Les États-Unis s’en sortent bien
Le monde bouge de plus en plus vite, jusqu’à en avoir le tournis. Le président américain, à la manière d’un magicien, oriente notre regard vers une hausse massive des droits de douane, tandis qu’il négocie avec les pays du Golfe des investissements massifs aux États-Unis.
Le truc marche facilement, tellement les puissances médiatiques occidentales sont radarisées sur « le méchant Trump ». Il n’est autre qu’un homme d’affaires énergique, employant des méthodes souvent féroces en cours dans ce milieu. Elargissons donc notre horizon et cessons de regarder le doigt qu’on nous tend. Nul doute que, dans cette affaire, les États-Unis sortiront renforcés. Cependant, ce ne sera pas la catastrophe qui n’arrangerait personne.
Au moment où j’écris cet éditorial, les Bourses ont repris quasiment tout le chemin perdu depuis les annonces fracassantes de la Maison-Blanche. Encore quelques semaines et des compromis auront été trouvés. Tout n’est pas encore réglé cependant. Qu’en sera-t-il de l’affaire ukrainienne ? Là, je pense qu’il faudra un peu de temps encore pour stabiliser les choses, à défaut de régler le contentieux.
Que devient la France dans tout cela ? Sur le plan international, notre président s’agite beaucoup, à défaut de pouvoir être vraiment efficace. Tous les scientifiques américains ne vont pas venir s’installer chez nous pour échapper à la supposée terreur qui règnerait outre-Atlantique. Des investissements, nous allons en avoir chez nous, ni plus ni moins que d’habitude sans doute. Et de l’argent va partir aux USA, comme les 20 milliards de dollars annoncés par Sanofi.
Une crise industrielle sérieuse
Pendant ce temps-là, à travers les différentes élections récentes en Europe, on voit que la colère gronde, car les peuples supportent de moins en moins la suprématie de Bruxelles. Tandis qu’on se demande comment réduire notre déficit budgétaire, notre croissance s’étiole encore, chez nous comme dans la plupart des pays de la zone Euro, à l’exception notable de l’Espagne.
Quant au Royaume-Uni, sa croissance au premier trimestre était à +0,7 %, bien supérieure à celle de la zone Euro. Comme quoi, ainsi qu’il est explicité dans notre dossier publié dans ce numéro, les prophéties de malheur à propos des conséquences du Brexit, ont été démenties, de même que celles de bonheur parfait du reste. L’Europe traverse une crise industrielle sérieuse. On pense à la sidérurgie avec Arcelor-Mittal et peut-être surtout à l’automobile. La trajectoire de fin du thermique et l’avènement du tout électrique mettent les constructeurs européens, en particulier allemands, en grande difficulté.
Quelques assouplissements, pour le moment mineurs, ont été consentis par les autorités, afin de lisser un peu les contraintes dans le temps. Nous évoquons dans ce numéro des questions touchant spécifiquement la question des parcs automobiles, ainsi que l’arrivée de la R4 électrique, alors que le succès de la R5 lancée l’an dernier par Renault est patent. Comme quoi, on n’a pas que de mauvaises nouvelles !
Alain Gazo
Directeur de la rédaction