Le cabinet Julhiet Sterwen a confié à l’Ifop, et pour la 4e année consécutive, une enquête « auprès des collaborateurs et des managers des entreprises de plus de 500 salariés » à propos de leur perception de la « transformation digitale ».
D’une année à l’autre, on ne peut en général observer de changements spectaculaires sur les mêmes items. C’est le cas pour cette étude. Cependant Julhiet Sterwen, à la lumière des résultats, croit distinguer globalement « une perception de la transformation digitale de plus en plus nuancée ». Effectivement, si les salairiés sont encore très nombreux (68 %) à estimer cette évolution bénéfique pour leur entreprise, ce pourcentage est néanmoins en baisse de six points par rapport à 2018. On enregistre un recul identique de (68 % à 62 %) relativement à la perception de la transformation sur eux-mêmes. Les managers semblent davantage satisfaits que leurs collaborateurs. Pour autant, l’irruption de l’ère du digital bouscule les habitudes de direction. 63% des managers affirment ainsi que leur rôle est modifié avec le numérique (5 points de plus qu’en 2018). 45% ont même l’impression que « le digital » diminue leur capacité d’influence sur leurs collaborateurs (+7).
Selon Julien Lever, directeur général adjoint de Julhiet Sterwen : « le digital conduit les managers à passer d’une posture “command control” à “manager coach”, de manière volontaire ou subie. Ces nouvelles postures et pratiques créent une relation de travail repensée. Elles supposent un développement qui dépasse le cadre des compétences traditionnelles du manager et interroge des ressorts plus personnels. »
Les nouvelles technologies sont propices à l’essor du travail à distance. Cependant, la pratique du télétravail n’augmente que modérément, sans doute davantage chez les managers. Parmi les répondants à l’enquête qui y ont accès, seuls 15% des collaborateurs la mettent réellement en pratique. Dans tous les cas, il faut accompagner le changement, rappelle Julien Lever. « Lors d'une transformation digitale, les collaborateurs doivent être traités avec le même soin et la même attention que les clients. Pour cela, “ l’expérience collaborateur” doit être à la hauteur, et en équilibre par rapport à l’expérience client. Les outils doivent être adaptés, bien sûr. Mais surtout, le collaborateur doit être accompagné. L’organisation doit évoluer, tout comme les pratiques. L’outil ne fait pas l’usage et encore moins la culture. », conclut-il.