Alain Gazo, directeur de la rédaction de notre magazine, a animé le 7 novembre dernier la session de clôture des Assises économique annuelles de l’EPT Grand Orly-Seine-Bièvre. Nous en profitons pour consacrer un développement aux projets de ce territoire francilien disposant de bien des atouts, dont la base aéroportuaire Orly, qui procure de nombreux emplois, dans la maintenance des avions en particulier.Comme tous les autres territoires de la métropole, l’EPT Grand Orly-Seine-Bièvre est une création régalienne, puisque c’est une loi de 2016 qui a déterminé les communes rattachées de chacun d’entre eux. Seules des modifications à la marge furent acceptées. Ces créations ex-nihilo ont fait beaucoup de vagues, en particulier parce qu’elles imposaient des coopérations pas nécessairement du goût des protagonistes.
Quoi qu’il en soit, les élus ont dû faire avec, et souvent découvert a posteriori l’intérêt de cette coopération. Ce fut le cas dans l’EPT Grand Orly-Seine-Bièvre, où un plan d’action économique fut défini des 2016, avec un suivi dont le point d’orgue s’effectue chaque année lors des Assises économiques, qui regroupe les élus, l’administration du territoire, ainsi que des partenaires publics et privés.L'axe fondamental de la politique du territoire est de maintenir, voire de densifier le tissu productif. De vieille tradition industrielle, Grand Orly-Seine-Bièvre occupe une part encore élevée de personnes dans lemploi industriel, parmi les 285 000 de la zone, et contribue à 6 % de la production de la richesse métropolitaine. Pascal Girod, directeur du développement économique du territoire, évoque la volonté de développer l'industrie sur 700 000 m² de foncier. « Cela représente un effort de persuasion important à effectuer auprès des aménageurs et des investisseurs, car le retour sur investissement est moins évident, relève en substance Pascal Girod, mais nous maintenons le cap, car notre ligne est parfaitement en cohérence avec la volonté actuelle des pouvoirs publics de relocaliser la production ».L’EPT annonce « une vision inclusive de la ville, favorisant une mixité des fonctions urbaines et économiques, afin de ne pas repousser toujours plus loin [des] activités déterminantes dans la création indispensable de richesses métropolitaines d’emplois diversifiés ». Grand Orly–Seine–Bièvre fait partie des 124 territoires d’industrie sélectionnés par l'Etat.
Comme l’innovation technologique, mais aussi sociale, doit être de la partie, le territoire a fait en sorte de développer un écosystème d’innovation, incluant chercheurs, têtes de réseau, incubateurs, parfois écoles… Cet écosystème innovant est apprécié par les jeunes entreprises, mais aussi désormais par les plus grandes et plus anciennes, nous assure Pascal Girod, qui remarque que même les géants ne souhaitent plus désormais travailler sur un mode isolé dans un territoire.Grand Orly-Seine-Bièvre finance dans ce but un certain nombre d'opérateurs, comme des clusters, et a créé des liens plus étroits avec les nombreux autres intervenants de la sphère publique, en premier la Région Ile-de-France, qui détient la compétence économique dans ses prérogatives. Il va sans dire, surtout lorsqu’on parle d’industrie, que la thématique de l’économie circulaire est très présente dans les réflexions des équipes de l’EPT et ses différents partenaires.Qui dit création potentielle d'emplois dit recrutements en perspective. Ce n'est pas si simple, on le sait bien. Le territoire s'est fixé comme ligne de mire d’identifier les besoins à venir des secteurs industriel et productif, en mettant en route une démarche de GPECT (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences territoriales) pour adapter les compétences aux emplois de demain…