Workplace Solutions a publié récemment les résultats de son sixième baromètre de l’absentéisme. L’étude a été confiée à BVA People Consulting, qui a interrogé
« 303 DRH et 1 500 salariés en mai 2023 ».
Ce sujet de l’absentéisme, qui nuit beaucoup à la productivité des entreprises et au climat social, puisque ce sont les présents qui absorbent les surplus de travail ainsi générés, a été abordé au plus haut niveau de l’Etat. Le phénomène est important puisque le taux d’absentéisme aurait augmenté de 28,6 % depuis 2014, avec une forte accélération dernièrement. En cause la santé mentale des salariés, dont la dégradation apparaît pour moitié liée au travail, l’autre à des raisons personnelles. Désormais, les arrêts de travail reliés à ces perturbations mentales talonnent ceux des maladies ordinaires, loin devant les TMS et les longues maladies. Lorsque les arrêts sont la conséquence de la vie professionnelle, les tensions liées à l’organisation du travail, ou encore les pratiques managériales du manager de proximité sont les principales causes citées. Notons que la part des salariés déclarant en 2023 avoir été au moins un jour en arrêt sur les douze derniers mois est plus importante chez les jeunes – 45 % dans la tranche 18-29 ans et 47 % dans celle des 30-39 ans, ainsi que parmi les encadrants (43 %). En revanche, la durée moyenne des arrêts est en léger recul, puisque les périodes inférieures à une semaine montent à 29 % (versus 23 % en 2019), alors que celles d’une semaine à trois mois reculent à 28 % contre 34 %. Tout cela a évidemment un impact sur l’organisation de l’entreprise et sur le moral de ceux qui restent.
Au total, compte tenu des inconvénients relatifs aux remplacements éventuels rendus nécessaires, le coût des arrêts de travail représenterait 18 % de la masse salariale, cela alors que 61 % des DRH interrogés émettent des doutes sur la justification d’au moins certains arrêts.
« Le bilan que dresse cette étude est riche d’enseignements qui sont à la fois inquiétants et positifs. Si la santé mentale occupe la première place des causes d’arrêt, il y a fort à parier qu’il s’agit d’un impact durable des années de pandémie. La hausse de l’absentéisme chez les encadrants et les jeunes montre une plus grande exigence sur les conditions de travail et traduit peut-être un changement du rapport au travail des Français dans un contexte de marché du travail plus favorable, et va dans le sens de la préconisation du CESE qui propose d’inscrire l’écoute des salariés parmi les principes généraux de prévention du code du travail dans son avis du 25 avril dernier. Par ailleurs, alors que le nombre de jours de télétravail fait débat, l’étude apporte un éclairage intéressant quant à l’impact du télétravail sur l’absentéisme », commente Christian Mainguy, consultant senior global de Workplace Options.
Méthodologie : l’enquête a été réalisée par BVA People Consulting pour Workplace Options par Internet du 5 au 16 mai 2023 auprès de 1.500 salariés d’entreprises de plus de 50 salariés et auprès d’un échantillon représentatif de 303 DRH.