Le regain généralisé - ou presque - des voyages, touristiques, mais aussi dans une moindre mesure, professionnels, a contribué positivement sans surprise au succès de l’édition annuelle de l’IFTM (3 au 5 octobre à Paris) dont Conquérir était partenaire. Un moment propice aux rencontres et à la découverte de nouveautés.
Lors de la soirée de l’AFTM (Association française des travel managers) du 4 octobre, Laurence Gaborieau se réjouissait ainsi d’une fréquentation en nette progression (44 000 visiteurs décomptés), par rapport à une édition 2022, que l’on pourrait qualifier d’année de transition, puisqu’on se relevait encore à peine de la période de fermeture du covid. L’engouement a été porté également par la réouverture de destinations, comme celle de la Chine, même si elle est encore relativement récente. La Chine, mais aussi l’Inde, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan disposaient ainsi de pavillons, de même que du côté Amérique, de la Colombie, de l’Argentine… et bien sûr des pays d’Europe. L’agencement de l’événement laissait la place à de larges espaces thématiques ou d’échanges, comme celui du MICE, car les voyages « incentive » reprennent nettement, que ce soit en France, en Europe en général, comme en Suisse (ce qui suscite la création de packages par des opérateurs tels que TGV Lyria, pour faciliter ces opérations).
Les grandes conférences accueillirent un large public, avec la présence de personnalités, en particulier politiques, du plus haut niveau, venues d’Afrique ou du Moyen-Orient ou plus loin. La Jordanie était d’ailleurs très visible sur la manifestation.
Le Club Affaires, géré par l’AFTM en partenariat avec l’IFTM, fonctionne toujours très bien depuis plusieurs années, à la satisfaction du président de l’association, Michel Dieleman. Les conférences spécifiques au monde du déplacement professionnel ont connu une belle affluence, comme à l’habitude. Quant aux exposants de cette zone « Club Affaires », on en retrouvait des fidèles de longue date ou d’autres qui arrivaient pour la première fois. Parmi les habitués, on peut citer Selectour Affaires, American Express Cartes ou encore AirPlus.
Alors que AirPlus vient d’être cédé par Lufthansa à un groupe bancaire suédois, l’émetteur de cartes poursuit normalement ses activités. Julie Troussicot, directrice générale France, faisait part d’une activité soutenue, avec toujours un axe de développement sur le paiement des achats non stratégiques par carte virtuelle, ce qui n’exclut pas bien entendu le métier traditionnel des cartes pour les déplacements professionnels. A propos des cartes virtuelles, elles figurent dans la panoplie d’un acteur américain récemment arrivé sur le marché français, Navan. Il propose une solution de gestion des notes de frais associée à une carte physique que l’on peut remettre à un collaborateur.
Le train à la fête
Avant ou après le VTC et le taxi et, il y a le train et l’avion. Le fer a le vent en poupe, poussé qu’il est par une vision RSE et aussi par sa praticité. Une bonne nouvelle pour les opérateurs, comme la SNCF, même si, comme le disait Sylvain Labesse, directeur des ventes entreprises, « on sera peut-être à un moment donné limités par la capacité ». En effet, la croissance du trafic aura été forte en 2023, en dépit des grèves du premier trimestre. Et le déplacement professionnel augmente aussi, quoique dans une moindre mesure. En tout cas, les perspectives dans ce domaine semblent bonnes puisque, remarque Sylvain Labesse, le nombre de cartes Liberté, porteuses d’avantages, a nettement crû, un signal selon lui d’un engagement des entreprises « à voyager ou à revoyager ».
Pour 2024, il se montre plus réservé, ne serait-ce que parce que l’on part d’un niveau déjà élevé et que la croissance de l’économie a ralenti. Les autres opérateurs ferrés semblent également bien se porter, à l’instar de TGV Lyria, ou encore de Eurostar, qui a fusionné avec Thalys au 1er octobre.
Des opérateurs étrangers s’installent désormais progressivement en France à l’instar de Renfe (Lyon-Madrid et Lyon-Barcelone) et depuis l’an dernier avec une offre spécifique sur Paris–Lyon, de Trenitalia. La compagne italienne propose cinq allersretours quotidiens sur cet axe, avec une offre qui se veut distinctive et qualitative, comportant trois classes, l’Executive, « une première classe d’avion », la première et une classe standard. Tous les samedis et dimanches du 10 décembre jusqu’au 21 avril, un aller- retour quotidien sera prolongé jusqu’à Chambéry.
L’avion reprend vigueur
Le train donc est en plein essor. Qu’en est-il de l’avion ? Nous avons évoqué la question avec Henri Hourcade, directeur général du marché France d’Air France. On sait que le nombre de passagers transportés dans les différentes compagnies a globalement fortement progressé, poussé en majeure partie par l’essor des voyages touristiques. Ce que confirme Henri Hourcade, qui évaluait en octobre le retrait du voyage pour motifs professionnels à 25 % par rapport à la période d’avant-covid. Cela est principalement dû, selon lui, à l’ouverture encore relativement récente de l’Asie.