L'univers bancaire demeure très concurrentiel : banques généralistes nationales et internationales, structures mutualistes… Les acteurs doivent pouvoir se distinguer par une structure de clientèle - et donc d'approche ciblée, ainsi que par des solutions innovantes. Le Crédit du Nord met actuellement en exergue pour sa clientèle une politique dite d’open banking, à travers des partenariats bancaires ou extra-bancaires. Nous avons rencontré à ce propos Bruno Magnin, directeur de la clientèle corporate du groupe Crédit du Nord.
Tout d'abord, il convient de resituer le Crédit du Nord dans son contexte opérationnel et financier. Le groupe Crédit du Nord regroupe neuf banques locales, très connues dans leur région et implantées de longue date puisque, par exemple la Banque Courtois a été créée au XVIIIe siècle. Actuellement filiale de Société Générale, le groupe Crédit du Nord est implanté nationalement avec, en particulier, de fortes positions en région parisienne, dans le Nord et le Nord-Ouest à travers la banque éponyme, dans le couloir rhodanien avec la SMC (Société Marseillaise de Crédit), ainsi que dans le Sud-Ouest (Banque Courtois).
Les autres banques régionales sont Kolb, Laydernier, Nuger, Rhône-Alpes, Tarneaud, Société de Banque Monaco, tandis que la célèbre société de Bourse Gilbert Dupont fait également partie du groupe.
Le groupe Crédit du Nord « compte 8 000 collaborateurs, répartis dans plus de 700 agences sur tout le territoire, 1,75 million de clients particuliers, 153 000 clients professionnels et 43 000 clients entreprises ». Il s’adresse dans les segments des entreprises plus particulièrement aux PME car, souligne en substance Bruno Magnin, « nos banques régionales sont de véritables PME qui s’adressent à leurs homologues, et cela se retrouve dans leur ADN de naissance car elles ont été fondées par des entrepreneurs pour des entrepreneurs ».
Un dialogue permanent avec la clientèle
Questionné plus en détail sur la spécificité de ces banques, Bruno Magnin évoque « un dialogue permanent, et de confiance avec les clients [favorisé] par l'autonomie de décision locale, permettant les décisions rapides ». Proche des PME locales, le groupe Crédit du Nord, à travers ses différentes banques, a eu à cœur de soutenir ses clients entreprises pendant la crise sanitaire, « avec des reports d’échéance quand il le fallait, ou encore en se montrant proactif sur des propositions de PGE ». Les montants alloués à ce titre ont été supérieurs à la part de marché du réseau, mentionne-t-il.
Cette part de marché, le groupe Crédit du Nord souhaite la maintenir et si possible l'augmenter. Dès lors, ses équipes s'efforcent de proposer des produits ou des solutions répondant aux besoins identifiés de ses clients, voire en les anticipant.
Originalité revendiquée, celle de l’open banking, à savoir donc « la construction d’offres bancaires ou non bancaires » avec des partenaires. De quoi « simplifier la vie des clients, et sécuriser leurs projets d'entreprise ».
Trois sujets majeurs ont été identifiés par la banque, nous rapporte-t-on en substance : la sécurité, la transition énergétique et le digital au sens large. Quant à la sécurité, il s’agit de sensibiliser les entreprises aux risques cyber, « qui peuvent concerner les ETI, mais aussi les PME, voire les TPE ». Les sensibiliser, mais aussi les aider à se protéger, grâce à des solutions assurancielles et techniques, dans ce dernier cas à travers des partenaires aguerris.
Transition énergétique et RSE
Autre sujet identifié, celui de la transition énergétique et de la RSE. Là encore, aussi bien en matière d’économie d’énergie, que de diminution de l’empreinte de CO2, le groupe Crédit du Nord propose des solutions relevant de son métier premier – la fourniture de financements, mais aussi la mise en relation avec des partenaires « de confiance » pour mettre en place en pratique des évolutions soutenables en la matière. Sans oublier l’aide à la recherche des multiples aides accessibles pour aller vers la transition énergétique.
Pour revenir à l’univers bancaire à proprement parler, le réseau Crédit du Nord propose un prêt de transition environnemental pour appuyer les investissements dans ce domaine, ainsi que des prêts à impact positif. Il s'agit dans ce dernier cas de prêts qui ne sont pas nécessairement fléchés vers des investissements directs dans « le vert », mais qui peuvent avoir des impacts positifs en matière de RSE. Moyennant le respect de certains critères, les entreprises emprunteuses peuvent bénéficier de bonifications sur le taux d’intérêt acté, deux ans puis quatre ans après le début du crédit.
Dernier domaine visé par les nouveautés exposées, celui des innovations en matière de digital. « Les besoins en la matière et les réponses que nous y apportons se sont considérablement renforcés ces dernières années », souligne Bruno Magnin. Il évoque, en particulier, la promotion de la signature électronique, le suivi des opérations du client – en France ou à l’international, en temps réel et « en association avec une start-up, une solution de gestion de trésorerie 100 % en ligne, remplaçant efficacement les outils Excel de partage de documents ».
A propos des opérations à l’international, qui concernent nombre d’entre vous, chers lecteurs, Bruno Magnin fait part de la présence de spécialistes du commerce international dans toutes les banques locales, « à même de répondre aux traitements et au financement des opérations, tant à l’import qu’à l’export, ainsi qu’aux ouvertures de comptes à l’étranger ». Le groupe Crédit du Nord bénéficie, en outre, de l’implantation de sa maison-mère, Société Générale, dans de nombreux pays du monde.
Propos recueillis par Alain Gazo