Alors que notre commerce extérieur fait toujours triste mine, accumulant records sur records de déficit, l’on observe que les dirigeants des nouvelles sociétés françaises ont désormais en majorité le souci de penser dès leurs débuts à une ou à des implantations à l’étranger. Ils voient souvent loin à cet égard (Etats-Unis, Canada, Asie…). Cependant, la plus grande partie de nos PME ou ETI commencent leur développement hors de l’Hexagone dans des pays limitrophes : Belgique, Luxembourg, Espagne, Portugal, mais aussi Suisse. La Suisse romande, francophone, et en premier lieu Genève, paraissent idoines à cet égard. Mais où en est justement la grande métropole bordant le lac Léman ?
Pour répondre très sommairement à cette question, l’on peut d’emblée dire que cela va plutôt bien, mais que cela pourrait aller encore mieux, dans le canton de Genève, comme en France.
Le franc fort, les démêlés liés à la votation de 2014 demandant une politique restrictive en matière d’immigration, ainsi qu’une réforme de l’IS, ont quelque peu pesé sur l’économie genevoise, avec en point d’orgue, le départ de Merck il y a un an et le licenciement de 1300 employés. Globalement, la première place dans le PIB revient au… secteur public et parapublic (plus de 22%, en nette progression depuis une vingtaine d’années). Le commerce de gros et de détail vient juste après, avec plus de 20%. La raison en est principalement le développement de l’activité sur place de grands négociants en matières premières (Louis Dreyfus, Cargill, Adhax Petroleum, mais aussi Total…). Hors matières premières, signalons encore quant au commerce de gros, la présence significative de Procter et Gamble. Les activités financières et d’assurances, très étendues, n’arrivent qu’en 3e position, représentant 15% du PIB environ.
Les services aux entreprises – hors banque et assurance – ferment la marche, tout en progressant assez nettement, avec un peu plus de 13% du total.
Voilà pour les grandes masses.
Si l’on regarde les choses à l’aide d’une loupe plus précise, on remarquera que, si le canton de Genève compte 35 000 entreprises, la métropole helvète est le siège de 250 multinationales suisses et étrangères. Si Genève demeure une plate-forme financière de renom, avec 114 banques, le luxe est évidemment omniprésent, puisque 94% des grandes marques mondiales y seraient représentées. Parmi elles, 75 entreprises horlogères de prestige, dont Rolex bien entendu. Cependant, le secteur de la pharmacie-chimie, ou encore de la biotech - ce dernier soutenu par les autorités, retiennent également l’attention.
Quant à l’hôtellerie-restauration comme au commerce de détail, ils sont dopés par le secteur public international, estimé à 11% du PIB genevois, et les grandes institutions qui y ont élu domicile. De nombreux congrès ont également lieu à Genève, dont le fameux Salon de l’Auto.
Une coopération transfrontalière exemplaire
L’attractivité du territoire genevois, comme celle du Luxembourg ou de l’Allemagne, entraîne une immigration définitive, ou le plus souvent très temporaire. C’est ce que l’on appelle le phénomène des transfrontaliers. Les Français vont travailler à Genève et logent dans une commune française voisine, où le coût de la vie est nettement moindre. C’est ce que l’on appelle les migrations pendulaires. D’autre part, les entreprises transfrontalières compteraient pour plus de 38% de la valeur ajoutée du canton. Cela ne va pas sans poser de gros problèmes de transport, d’encombrements…
Tout cela mérite d’être coordonné ! D ‘où l’idée d’un projet d’agglomération franco-valdo-genevois qui germa dans les esprits des dirigeants locaux dès le début des années 2000 et qui poursuit aujourd’hui sa consolidation, sous le nom de «Grand Genève».
Le Grand Genève compte une population de près d’un million d’habitants, vivant dans 212 communes en 2015 (45 dans le canton de Genève, 47 dans le district de Nyon, appartenant au canton de Vaud, et 120 en France, dont 42 dans l’Ain et 78 en Haute-Savoie).
D’après les experts, d’un point de vue institutionnel, le Grand Genève peut être considéré comme l’agglomération transfrontalière la plus intégrée, davantage que celle du Luxembourg.
Neuf thématiques de coopération ont été identifiées au départ : urbanisation, mobilité, logement, économie, environnement, formation, santé, culture et relations internationales. La gestion du transport est fondamentale. Afin de limiter la pollution et l’encombrement des routes, les pouvoirs publics souhaitent augmenter la part des transports en commun à l’échelle de l’agglomération en favorisant la coordination entre les partenaires transfrontaliers. La mobilité « douce » est donc privilégiée. Dans ce cadre, une voie verte dédiée aux piétons et aux cyclistes devrait voir le jour dans les prochaines années, de même qu’une liaison ferroviaire de 22 km menant de Saint-Genis Pouilly (Ain) à Annemasse (Haute-Savoie). Elle traversera douze communes et aura plusieurs vocations, dont celle du loisir.
Un plan à échéance 2030 vient d’être adopté par les partenaires du Grand Genève, accentuant leur coopération en matière de mobilité, mais aussi de développement économique.
Rapprocher les cultures
La mobilité n’est pas le seul focus de la coopération transalpine. Le deuxième pourrait être celle de la culture. Les instances, française d’une part, valdo genevoise de l’autre, s’efforcent de rapprocher les cultures économiques des entrepreneurs situés de part et d’autre de la frontière, en organisant des tables rondes de responsables d’entreprises françaises et suisses tous les trimestres. L’idée, c’est de favoriser les échanges alors que nos visions sont, au départ, différentes.
De même que les entreprises tricolores peuvent avoir intérêt (cf. interview du PDG de Jalix) à s’implanter à Genève, leurs homologues suisses ont parfois avantage à faire de même en France.
Selon les représentants du Genevois français, qui regroupe nos collectivités locales participant à l’organisme trans-national, une implantation en France ouvre plus facilement la porte aux marchés de l’UE, et réciproquement en Suisse, au grand international. Une localisation dans nos régions transfrontalières concernées est facilité par une main-d’œuvre qualifiée, un foncier accessible, voire des aides financières directes ou indirectes (subventions, prêts à taux zéro…) et un accompagnement technique ou technologique s’il le faut. D’autres leviers de collaboration peuvent être utilisés de part et d’autre de la frontière : sous-traitance, co-traitance, partenariats commerciaux…
Les responsables du Grand Genevois français insistent sur les bénéfices réciproques du renforcement des liens transfrontaliers. Ainsi, la main-d’œuvre employée en Suisse dispose d’un pouvoir d’achat notablement plus élevé, et en fait bénéficier les commerces ou services locaux en consommant plus chez nous !
Cette main-d’œuvre, elle peut manquer aussi dans le Grand Genève, dans les métiers en tension.
C’est pourquoi les initiatives se multiplient pour développer les formations nécessaires et adapter les cursus à la demande actuelle ou future (à partir du bac Pro, du BTS). A cet égard, une initiative importance a été prise, dénommée La cité des métiers du Grand Genève. C’est un réseau de centres de formation qui s’étend progressivement en France et en Suisse.
Un autre grand axe d’initiatives est celui favorisant l’innovation. Il s’agit d’appels à projets destinés à soutenir des start-ups qui réfléchissent à des idées d’avenir. Ce fut le cas récemment dans le domaine des solutions numériques utilisant les géo-données. Un nouvel appel à projets, concernant cette fois le développement durable (circuits alimentaires courts, climat, énergies…) vient d’être lancé le 14 septembre dernier.
Les lauréats bénéficient d’un certain nombre d’aides fort utiles, en particulier des conseils d’experts en la matière. Le but est évidemment de créer de l’emploi et de la valeur ajoutée !
Une offre de transports variée
Aller faire des affaires en Suisse, ponctuellement ou régulièrement, y séjourner parfois plusieurs jours par semaine pour copiloter une filiale, tout cela nécessite des déplacements.
La Suisse romande est en général privilégiée par les hommes d’affaires français, ne serait-ce qu’en raison de la proximité linguistique. La puissance économique du canton de Genève y est également pour beaucoup, même si certains dirigeants s’implantent dans d’autres villes, comme à Lausanne.
Des moyens de transports variés permettent d’effectuer le déplacement. Tout dépend de l’endroit où l’on va bien sûr. Dans certains cas, la voiture sera privilégiée, mais il faut réussir à se garer ! Les transporteurs aériens effectuent de nombreuses liaisons depuis la France. Air France dessert Genève depuis Orly et Swiss à partir de Roissy. Le train gagne cependant du terrain depuis plusieurs années grâce à la présence de Lyria, filiale de la SNCF (74%) et des Chemins de fer fédéraux suisses (26%).
Lyria dessert la Suisse jusqu’à vingt fois par jour : Genève, mais aussi Lausanne et Zurich depuis la gare de Lyon à Paris. Son atout est lié à plusieurs facteurs.
D’une part, depuis le raccourcissement notable du temps de trajet Paris-Genève, la métropole suisse n’est plus qu’à 3h de la nôtre, de centre-ville à centre-ville. Le confort des rames, où l’on peut travailler dans d’excellentes conditions pendant le parcours y est aussi un atout-maître.
Les horaires des Paris-Genève ont de plus été étudiés pour permettre un aller-retour dans la journée, avec un premier départ de Paris à 7h07, et un retour tardif à 19h41, ce qui offre une journée complète de rendez-vous sur place.
Soucieux d’assurer le confort professionnel de bout en bout, Lyria permet à ses voyageurs d'accéder au salon Grand Voyageur SNCF à la gare de Lyon, sous certaines conditions.
Dès lors, le taux de satisfaction des voyageurs est très élevé, 93% d’après la dernière enquête de BVA en 2016 à ce propos. Notons, chose importante, que les équipes de Lyria sont très attentives à la ponctualité qui atteint, nous précise-t-on 92%[ Moyenne des arrivées à l'heure dans les 15 minutes.].
Afin de s’adapter encore mieux à la demande la clientèle, Lyria lance cet automne une nouvelle offre se traduisant par une segmentation en trois classes : business 1re « pour une expérience sur-mesure et haut de gamme », standard première « pour le meilleur rapport confort-prix » et standard « pour les meilleurs prix sans concession ».
Nous reparlerons de ces nouveaux dispositifs dans notre prochaine édition.
Ils seront en vente dès le 12 octobre pour des voyages à partir du 10 décembre.