L’élection présidentielle qui s’y déroulait a remis récemment le Brésil sur le devant de la scène. Le président sortant avait privilégié la continuité de l’économie pendant la crise majeure du covid qui a secoué son pays. Sur ce plan - nous ne parlons pas des aspects sanitaires bien sûr, sa stratégie a plutôt bien fonctionné. Une enquête récente montrait que ce grand Etat lusophone pointait en tête des intentions d’embauche parmi quaranteet- un pays majeurs au monde.
Deuxième débouché de la France en Amérique latine
Nous ne sommes certes que 10e fournisseur du Brésil, qui n’est que notre 30e client. Mais il faut relativiser tout cela, car notre commerce extérieur est avant tout orienté vers l’Union européenne, l’Europe en général, les Etats-Unis, la Chine et toujours l’Afrique, même si nous y perdons pied chaque jour davantage.
Dès lors, en Amérique latine, le Brésil est devenu en 2021 notre premier client, devant le Mexique. Notre commerce bilatéral a progressé l’an dernier de 15,6 % à 6,2 milliards d’euros. Cependant, le niveau de 2019 - pré-pandémie, n’a pas été retrouvé. Nos ventes se sont avérées en hausse de 13,3 % à 63,3 milliards d’euros (0,7 % de notre total mondial). Notre solde commercial reste excédentaire, à 403 millions d’euros - c’est déjà cela de pris. Que vend-on au Brésil ? Essentiellement des produits manufacturés à haute valeur ajoutée, nous répond notre service économique régional. En tête de gondole, les produits chimiques, les parfums et cosmétiques (+13,2 % à 913 millions d’euros, 28 % du total). Puis, viennent les matériels de transport (595 millions d’euros, 18 % du total). Il s’agit en l’occurrence principalement d’aéronefs qui remontent un peu à la faveur de la reprise du trafic aérien. Les produits pharmaceutiques constituent aussi un poste important, là aussi en reprise (375 millions d’euros, 11,4 % de nos ventes). Juste devant les machines industrielles, agricoles et diverses (10,7 % à 353 millions d’euros). Les experts du service économique régional de Brasilia tempèrent cependant la lecture optimiste de prime abord au vu de ces résultats.
En effet, ils remarquent que les entreprises tricolores n’ont pas su, ou pu, tirer profit de l’embellie économique de la puissance lusophone en 2021, en raison d’un profil d’exportations orienté vers les matériels, biens d’équipement et intrants industriels, qui ont relativement souffert d’une faible reprise des investissements. Du côté des importations, il s’agit pour une grande majorité de produits de base - agricoles, agro-industriels ou encore de minerais. L’agro-alimentaire domine largement (27,8 % de nos achats à 802 millions d’euros), en premier lieu des tourteaux de soja et les aliments pour animaux. Les hydrocarbures et autres produits des industries extractives sont en plein rebond - hausse des cours aidant, à 678 millions d’euros (14,4 %) du total. Dans le même esprit, le poste bois-papier-carton s’est montré en plein rebond (111 millions d’euros, 14,4 % de l’ensemble). La part des produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture est également significative (11,1 % de l’ensemble à 321 millions d’euros).
IDE : une présence française dense
La place de la France dans le commerce extérieur brésilien est relativement modeste. En revanche, comme le souligne notre service économique régional, le Brésil est un partenaire majeur de notre pays dans ce qu’il est convenu d’appeler la sphère émergente, bien qu’à notre sens, le grand Etat amazonien présente à bien des égards le profil d’une puissance de premier plan. Quoi qu’il en soit, le Brésil est la deuxième direction de nos IDE, derrière la Chine. Notre stock d’IDE atteignait 21,9 milliards d’euros en 2020 (11e position), ce qui représentait 68,6 % du total français dans la région. En termes de flux, c’était un peu moins bien (14e destination en 2020, avec 596 millions d’euros générés). Notre stock d’IDE se concentre avant tout dans quatre secteurs : les services (47 %), les activités financières et assurantielles (23,6 %), l’industrie extractive (22,6 %), puis manufacturière (22,1 %). La banque centrale du Brésil nous situe comme cinquième investisseur derrière les Pays-Bas, les Emirats Arabes Unis et le Luxembourg. Ce qui ne fait cependant que 5 % du total. Selon le critère dit du « contrôle fiscal », nous serions même troisième, avec 6,2 % du total du stock d’IDE sur place.
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