Comment se porte le monde du transport aujourd’hui en France ? La concurrence européenne impacte-t-elle nos entreprises du secteur ? Ce n’est pas le sujet essentiel, selon un très bon connaisseur de cet écosystème, Gilles d’Huiteau, PDG de C2A, émetteur de cartes de paiement de carburant et de dépenses en mobilité, destinées à être utilisées par les chauffeurs. « Les entreprises de transport sont, d’une manière générale, sujettes à plusieurs difficultés avant celles de la concurrence étrangère, à savoir la baisse de l’activité économique et la pénurie de chauffeurs. On parle d’un déficit de 50 000 chauffeurs et d’un PNB dont la croissance a été abaissée à 1 % ».
Dès lors, « en dépit de la relative modération actuelle du prix du gazole, le nombre de dépôts de bilan augmente, ainsi que celui des restructurations, accompagnées de rachats de sociétés », analyse Gilles d’Huiteau.
En revanche, la concurrence d’Europe de l’Est, si elle existe, lui paraît une menace moindre pour l’activité du secteur, d’autant que le fameux chauffeur polonais, (presque aussi connu que le plombier) a vu son salaire progresser d’une manière considérable en quelques années, au point d’être aussi élevé qu’en France, et que les transporteurs de ce pays sont concurrencés par les Ukrainiens, qui leur prennent des marchés grâce à des prix agressifs tolérés par l’Union européenne pour les raisons que l’on sait.