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Salon Made in France : le rendez-vous des patriotes

Du 9 au 12 novembre, le salon Made in France a attiré Porte de Versailles des milliers de visiteurs (1) dont la plupart repartent chargés de sacs bien remplis. La particularité de ce salon : on ne se contente pas de regarder, toucher, essayer, on achète. Pour pouvoir à Noël, faire de beaux cadeaux.

Le grand public partagerait-il le souci qui étreint (mieux vaut tard que jamais) nos dirigeants devant la désindustrialisation et notre désastreuse balance commerciale courante ?

Patriotisme économique

Ceux qui fabriquent en France n’avaient pas tous de stand au salon… mais ils y étaient de coeur sans doute. Tel Afer « un vêtement à votre identité » dont le patron, Amaury, s’excuse auprès de ses clients d’avoir dû « faire fabriquer quelques sous-vêtements au Portugal ».

Tel Fermob, entreprise sortie de l’atelier d’un maréchal-ferrand spécialiste du fer à cheval, qui évolua dans les années 50 vers le mobilier de jardin - métallique bien sûr. « Innovation dans un métier traditionnel ». Stratégie efficace. B. Reybier, qui a repris l’affaire en 1989, déclarait paradoxalement à un confrère ne pas aimer le made in France. Pourquoi le dire en anglais ? Il est parti à la conquête du Nouveau Monde, un établissement à Atlanta, et de la Chine. Le patriotisme industriel est évidemment plus le fait de PME que des grands groupes selon notre confrère Marianne, partenaire du salon. Même dans les domaines où l’image de la France est un atout réel, le livre par exemple. Hermes a vu ses effectifs à l’étranger croître de 83 % en dix ans - même s’il emploie chez nous 13 000 personnes… Méritoire quand moins de 10 % du CA est réalisé en France ! Pour qui aurait des doutes, notons que le guide de marques-de-France. fr n’accueille que des entreprises pouvant prouver l’origine de leurs produits.

La mode…

Parmi les quelque 1 000 exposants, la mode était le secteur le plus représenté. Sans surprise : il colle à l’image de la France - comme la beauté et le bienêtre : parfums, cosmétiques. Le vélo électrique aussi est à la mode : plus de 50 % des ventes de vélo (2), appuyées par des primes de toutes origines : Etat, région (3) et peut-être par cette petite voix qui nous serine après chaque pub auto au quotidien « privilégiez la marche ou le vélo ». Deux exposants s’y sont lancés : chez C du cycle l’on y reconnaît que, pour l’instant, on se limite à assembler des sous-ensembles venus du Portugal (cadres) ou d’Asie (moteurs, batteries). Radior ressuscite une vieille marque, mais sa création résulte de la concentration d’un groupe d’entrepreneurs de l’Ain investissant dans un secteur d’avenir durable avec l’appui de la région, très active dans ce domaine. Défi commun : un réseau de vélocistes compétents, capables de démontrer - par un essai - performances et agrément justifiant à des prix (3 500 à 4 000 euros) sans commune mesure avec le tout-venant asiatique. Et d’apporter conseils et SAV. A méditer pour tout artisan voulant étendre son rayon d’action.