Le volume des déplacements professionnels semble à la hausse depuis le début de l’année, malgré une conjoncture économique plutôt atone. Cependant, tous les acteurs ne profitent pas d’une manière égale de cette tendance soutenue du voyage, qui est plus notable du reste dans le tourisme. La RSE s’impose de plus en plus dans les entreprises, y compris dans les PME, ainsi qu’on le constate chez Selectour Affaires. Dès lors, le transport ferré prend encore des parts de marché, à la faveur des politiques menées, mais aussi de l’arrivée ou du renforcement de la concurrence, comme celle de Trenitalia, tandis qu’Eurostar harmonise sa politique tarifaire, après la fusion avec Thalys et que TGV Lyria va plus loin dans le service proposé aux passagers. La SNCF veille aussi au grain, en adaptant son offre.
TGV Lyria : des innovations remarquées en termes de services
TGV Lyria, filiale de SNCF Voyageurs et des CFF (Chemins de fer fédéraux suisses), spécialiste des liaisons ferroviaires entre nos deux pays, continue d’innover régulièrement à l’écoute de ses clients. Rappelons tout d’abord comment se présente le panorama des parcours effectués : dix-sept allers-retours quotidiens et quatre destinations desservies en Suisse : Genève, Lausanne, Bâle et Zurich. Quinze rames duplex, mises en place progressivement depuis fin 2019, ont permis une augmentation de 30 % de la capacité, désormais de 18 000 places. TGV Lyria n’a pas de concurrence directe dans le ferré, mais fait face à celle de l’automobile alors que le prix des carburants a notablement baissé, et aussi en second lieu, de l’avion, avec une vingtaine d’allers-retours entre Paris et la Suisse. « Cependant, note Marie-Hélène Bazaine, responsable marchés France, Europe et Overseas, la progression du nombre de passagers transportés a été forte en 2023 et 2024, les déplacements professionnels représentant environ un tiers du total ». Le début 2025 augure bien de la suite. Cependant, TGV Lyria veut encore faire mieux, pour aller au-delà du taux de satisfaction de 83 % obtenu « sur l’ensemble des parcours » en 2024. Et surtout pour se rapprocher du désir des voyageurs « d’une expérience originale au-delà des prérequis de la ponctualité et du confort », explicite Marie-Hélène Bazaine.
Trenitalia se lance sur Paris-Marseille
Marco Caposciutti, PDG de Trenitalia France, a de quoi se réjouir des perspectives de l’année 2025. En premier lieu, le 1er avril marquera le grand retour du Paris-Milan après presque deux ans d’absence suite à l’éboulement dans les Alpes. Le rétablissement de cette ligne s’accompagne de l’instauration de deux arrêts permanents sur le parcours, l’un à Saint-Jean de Maurienne en France, l’autre à Oulx sur le versant italien. Marco Caposciutti signale également que Trenitalia dessert Lyon-Milan sans changement de train. Deux allers-retours sont prévus, via Lyon Part-Dieu, comme précédemment. La capitale des Gaules sera desservie au total cinq fois par jour avec pour terminus Lyon Perrache pour trois d’entre eux (6 à partir du 15 juin pour La Part- Dieu).
La grande nouveauté de l’année réside dans l’ouverture d’un Paris-Marseille. « Nous souhaitons grâce à cela accroître la part du train sur un nouvel axe, car avec quatre allers-retours quotidiens, nous augmentons de 25 % la capacité du transport ferré », souligne Marco Caposciutti. En effet, l’expérience prouve en Italie comme sur le Paris-Lyon, que « la concurrence s’avère bénéfique en matière d’amélioration de services et de prix ».