La Française des Jeux (FDJ) se veut particulièrement volontariste en matière de ressources humaines et de ce qu’on nomme aujourd’hui « l’expérience collaborateurs ». Tout un symbole du reste, la DRH s’appelle désormais DECT (Direction expérience collaborateur et transformation). Nous nous sommes entretenus précisément avec Virginie Guibout-Pironneau, responsable de l’entité transformation au sein de cette DECT, afin d’en savoir plus sur la stratégie de la FDJ en la matière, ce alors qu’un prochain retour plus massif des collaborateurs s’annonce dans les entreprises en général.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, voici quelques informations sur l’organisation du groupe et ses principaux pôles. FDJ est donc le leader français des jeux d’argent. En monopole sur la loterie, la firme est en concurrence sur le marché du pari sportif en ligne. On peut jouer, comme on le sait, dans des points de vente agréés, mais aussi en ligne. FDJ a été privatisée en novembre 2019, et son introduction en Bourse fut un succès considérable. FDJ compte environ 2 500 collaborateurs. En France métropolitaine, ils se répartissent entre trois sites, ceux de Vitrolles (300 à 400), Villepinte-Paris-Nord (200 à 300) et Boulogne-Billancourt, siège social (900 à 1000). Des établissements se situent aussi aux Antilles et en Polynésie française, mais aussi par le biais d’une filiale en Angleterre (300 collaborateurs). Au total, un nombre de salariés très significatif, essentiellement des cadres.
FDJ est soucieuse de pouvoir recruter les meilleurs talents et de les fidéliser. C’est pourquoi, dès avant la privatisation, un plan stratégique 2015-2020 permit « un investissement massif dans le digital, bien sûr vis à vis des clients, mais aussi des collaborateurs », rapporte Virginie Guibout-Pironneau.
Cet apprentissage des moyens digitaux comme un usage préalable des outils de communication à distance (visioconférences…) facilita grandement le passage d’une très grande partie des équipes au télétravail au moment du premier confinement. Au demeurant, un accord interne de télétravail avait été signé un peu avant par les partenaires sociaux – en octobre 2019 – qui prévoyait la possibilité de deux jours de travail flexibles par semaine. Cependant, Virginie Guibout-Pironneau reconnaît que ce dispositif n’était pas pleinement exploité par tous les collaborateurs avant mars 2020. Le télétravail devint alors la norme dans les grandes ou moyennes structures, comme à la FDJ.
Progressivement, l’obligation – ou tout au moins la forte incitation – à télétravailler va s’estomper. Reviendra-t-on à FDJ au fonctionnement d’avant ? Pas au 100 % présentiel, répond clairement Virginie Guibout-Pironneau. « Il peut être important pour les collaborateurs de se voir physiquement, mais cela n’est pas forcément utile tout le temps », assure-t-elle. Cependant, il faut que tous – managers comme collaborateurs – puissent s’adapter à un mode de fonctionnement hybride, en partie présentiel, en partie distanciel. C’est pourquoi le pôle « transformation » veille à fournir l’ensemble des éléments et la formation nécessaire à tous pour gérer au mieux cette évolution (kits destinés aux managers pour gérer les réunions hybrides, newsletters spécifiques, échanges d’expériences entre managers…).
« Nous ne faisons pas de dogmatisme, souligne Virginie Guibout-Pironneau, nous accompa-gnons l’activité des équipes ». Cela étant, qu’est-ce qui optimise l’expérience collaborateurs ? « Il faut améliorer le vécu des collaborateurs dans toutes ses relations au sein de la FDJ, ambitionne-t-elle, et en particulier réduire les irritants auxquels sont exposés les salariés à commencer d’ailleurs par les futurs embauchés ».
A cet égard, Virginie Guibout-Pironneau évoque les dispositifs qui ont été mis en place dans le contexte très spécifique que nous vivons pour accueillir les nouveaux entrants, alors que leur intégration ne pouvait plus se réaliser physiquement, ce qui est évidemment très perturbant, d’ailleurs à la fois pour eux, comme pour leurs futurs managers.
En tous cas, les irritants doivent être réduits au maximum à FDJ, puisque le « taux d’engagement » des collaborateurs y était très élevé (92 %) en juin 2020, pourtant un moment encore très perturbé.
C’est même plus qu’en juin 2019 (87 %). Preuve certainement du bon suivi des salariés pendant le premier confinement. Ce taux d’engagement est calculé à partir d’une enquête menée par un institut de sondages, porte principalement sur quatre critères : la qualité de la vie au travail, la satisfaction vis à vis du management, la connaissance de la stratégie et l’adhésion qui lui est portée, enfin la confiance dans l’entreprise.
Quid de l’expérience collaborateurs in situ et alors qu’ils sont moins amenés que par le passé à venir au bureau ? « Ils doivent s’y sentir plus que jamais bien lorsqu’ils viennent », insiste Virginie Guibout-Pironneau. Si la pratique est celle du « flex office », en tous cas à Boulogne et à Villepinte, les espaces sont organisés par métier, comportant « des plateaux-projets, des zones silence, ou encore collaboratives… » « Le schéma d’environnement de travail est à la carte, selon les besoins des collaborateurs », résume la responsable de l’entité Transformation. Des services pratiques (conciergerie, systèmes de réservation variés, cafétérias, salles de sport ouvertes entre 12h et 14h, mais aussi après 18h30) sont également en place sur les deux sites mentionnés.