La Roumanie est régulièrement évoquée ces derniers temps en raison de sa frontière partagée avec l’Ukraine. Puissance économique agricole et industrielle non négligeable, membre de l’UE, la Roumanie mérite cependant l’attention.
La Roumanie est plutôt une grande puissance, au moins en termes de population, du bloc des Peco, puisqu’avec 19,2 millions d’habitants au dernier recensement, elle se situe au deuxième rang derrière la Pologne. La démographie, c’est pourtant le talon d’Achille du pays des Carpates. En effet, le taux de natalité est faible, et les jeunes bien formés — on pense aux médecins par exemple, ont tendance à aller vers l’Ouest. Et l’on note, comme le souligne Coface dans sa note de synthèse de la mi-2022, « de fortes disparités régionales en termes d’éducation, de formation professionnelle et de transport, avec des régions rurales encore souvent paupérisées ».
En revanche, nous avons ici un relativement vaste marché intérieur, un PIB par habitant assez élevé de 14 795 dollars US par habitant, et bien sûr l’appui de l’Union européenne qui a favorisé sa santé économique, même si le pays n’est pas encore dans les clous de la zone Euro, à supposer que d’y rentrer soit toujours un avantage.
Des échanges de nature industrielle
Les importations romaines ont bondi de 22,1 % en 2021, sous la poussée de la demande intérieure, mais aussi des prix de l’énergie et des matières premières. Les produits chimiques, plastiques et le caoutchouc (18,5 %) figurent parmi les principaux postes, devant les métaux et articles en métal (11 %), les produits agroalimentaires (10,3 %), puis les matériels de transport.
France-Roumanie : des parts de marché en recul
Les échanges commerciaux franco-roumains sont loin d’être négligeables. Ils représentaient en 2021 8,6 milliards d’euros (+15,4 % sur 2020), portés qu’ils sont par une présence tricolore sur place importante. Nous sommes le troisième client de la Roumanie (6,4 % des exportations du pays des Carpates) et son septième fournisseur (4,2 % de leurs achats), bien après l’Allemagne (20,1 %), l’Italie (8,9 %), la Hongrie (6,9 %), la Chine (6,3 %), la Pologne (6,2 %) et la Turquie (4,5 %). Une bonne partie du commerce résulte des échanges intra- groupes.
Qu’est-ce qui a boosté nos ventes en 2021 ? Tout d’abord les produits métallurgiques et métalliques (+25,9 %), les produits chimiques (+14,4 %), toutefois pénalisés par le retrait des produits pharmaceutiques (-14,4 %). Nos exportations de produits agroalimentaires ont également fortement monté (+26,4 %).
IDE : la France troisième
Le stock d’IDE entrants en Roumanie a atteint 90,8 milliards d’euros en 2021, d’après les données rapportées par le Trésor.
Le stock d’IDE français représente 9,6 % du total. Les entreprises françaises possèdent de fait un rôle important dans le pays. De grandes entreprises bien sûr, à commencer par Renault-Dacia (18 000 employés), Michelin (4 500), Hella (4 500 aussi), Faurecia. D'autres grands groupes sont présents : Saint-Gobain, Airbus, Thales, Air Liquide, Engie, Orange (premier opérateur mobile). La distribution est également omniprésente avec Carrefour, Auchan, Cora, Leroy- Merlin, qui figurent dans les toutes premières places du classement dans leurs domaines. Dans le secteur bancaire, la BRD (groupe Société Générale) est la troisième banque commerciale, tandis que Groupama détient une place significative dans le secteur des assurances. De grands noms connus, mais aussi de plus petits. Le tissu de PME est dense. Au total 4150 entreprises à capitaux majoritairement tricolores sont recensées. Elles emploient plus de 125 000 personnes, pour un CA de 18 milliards d’euros, soit 8 % du PIB.