La troisième semaine de novembre dernier, Conquérir a effectué un voyage de dix heures vers Bogota, dans le but d’assister à l’événement réputé le plus important en matière d’investissements de ce pays sud-américain le « Colombia Investment Summit ».
La république de Colombie est située, rappelons-le, à l’extrême nord de l’Amérique du Sud. Elle est organisée administrativement en trente-deux départements décentralisés, ainsi que le district spécifique de la capitale. Sa forme de gouvernement est de type présidentiel.
Si l’on veut mieux cerner l’importance actuelle de la Colombie au niveau mondial, on peut citer quelques données significatives. Premièrement, elle a réussi à devenir le 27e pays le plus peuplé au monde, avec 52 millions d’habitants, sa capitale en comptant presque 8 millions. Dernièrement, son PIB s’est hissé au quatrième rang en Amérique latine et au 28e au niveau mondial. Ces données économiques et démographiques incitent chaque fois davantage d’entreprises et d’investisseurs étrangers à s’implanter en Colombie. La diversité des paysages que l’on peut y trouver accentue aussi ce phénomène : des forêts tropicales jusqu’aux Andes en passant par des plantations de café. D’où le thème mis en avant de « pays de la beauté » par Procolombia.
Procolombia est « l’agence gouvernementale de la branche exécutive du gouvernement [colombien] en charge de promouvoir les exportations […], le tourisme international et l’investissement étranger […], pour doter les entreprises nationales de l’appui et des conseils nécessaires pour ses activités de commerce international ». Procomlobia dispose de vingt-quatre bureaux dans le monde et est précisément l’organisatrice du Colombia Invesment Summit.
Ce qui était sa huitième édition en 2023 se présentait sous la forme d’un « roadtrip ». De la sorte, Conquérir, seul titre français présent, eut l’opportunité de visiter quelques-unes des villes les plus importantes du pays, comme Bogotá et Barranquilla, capitale du département Atlántico, particulièrement réputée pour son carnaval, reconnu aujourd’hui comme le deuxième plus important du monde après celui de Rio de Janeiro.
Le Colombia Investment Summit débuta le 20 novembre à la Chambre de Commerce de la ville de Bogotá. On estimait ainsi que le nombre de participants à environ 700 personnes, essentiellement des entrepreneurs et des investisseurs.
Plusieurs personnalités s’y exprimèrent. Parmi elles, Carmen Caballero Villa, qui assura, arguments à l’appui, que la Colombie était un pays digne de confiance pour un investisseur. Du reste, le pays andin figure au top 30 des réceptionnaires de flux d’IDE dans le monde. A ce stade, les autorités colombiennes assurent avoir réussi à attirer 194 projets d’investissement, provenant de 95 pays différents. Ils sont synonymes de création de 150 000 emplois dans des secteurs divers, comme l’industrie en général, l’hydrogène vert…
Après cette intervention - encourageante, de la présidente de Procolombia, la vice-ministre technique des finances et des crédits publics, Maria Fernanda Valdés Valencia ajouta qu’en 2023, l’économie colombienne aura connu une croissance supérieure à 10 %. Sans doute en partie parce que ce pays est un de ceux qui se sera remis le plus vite de la crise du covid-19. La vice-ministre augure d’une croissance encore plus forte en 2024 et en 2025.
Le bilinguisme et les services mis en avant
Le jour suivant, 21 novembre, le sommet se poursuivit à Bogotá, avec une réunion présidée par le ministre des mines et de l’énergie. Le thème majeur en fut la promotion de la transition énergétique. Le ministre annonça que son gouvernement travaillait avec obstination à la décarbonisation du secteur de l’automobile. Ce qui profitera à tout le monde à la fois. Il exposa le concept de « la Colombie et des 6 GW ». Cette explosion des 6 GW est un des axes majeurs de la stratégie du ministère en vue d’accélérer la « transition énergétique juste » en Colombie. Le troisième jour, le 22 de novembre, nous assistions à ce qui serait le dernier événement de ce séjour. Il nous amena à la cité portuaire de Barranquilla. Nous fûmes accueillis par la municipalité de la ville. La principale thématique abordée fut le bilinguisme. La volonté des autorités est de faire de Barranquilla la première ville d’Amérique latine 100 % bilingue. Deux programmes furent exposés : « je suis bilingue » et « l’anglais pour le travail ». Le but est de pouvoir atteindre cet objectif, en huit ans, grâce à 200.000 heures d’enseignement en primaire dispensées par 2.356 professeurs. L’idée est d’attirer Colombiens et étrangers intéressés par cet évolution.
Par la suite, nous avons visité deux start-up dont la multinationale d’origine française Teleperformance. Rappelons que Teleperformance est spécialisée dans l’administration des relations avec les clients et la communication. Elle dispose de la bagatelle de 28 sites en Colombie, employant plus de 30 000 personnes sur place, à Bogotá, Medellín, Baranquilla et Tunja. Nous avons pu, au travers de nos échanges, mieux comprendre le fonctionnement de cette entreprise, ainsi que son organisation. Enfin, nous avons eu le plaisir de nous rendre à l’université du Nord de Baranquilla, une université privée, considérée comme l’une des meilleures du pays. On nous expliqua les différentes formations proposées - le bilinguisme étant là aussi très présent, ainsi que des soutiens financiers pour les étudiants moins fortunés. Au total, ce fut une expérience enrichissante pour nous de nous rendre compte sur place des projets mis en oeuvre par les autorités, en particulier ceux tournés vers la transition énergétique et le bilinguisme.