Un petit détour par l’est de l’Union Européenne, en cette fin d’année, avec un coup de projecteur sur la Bulgarie, un pays dont on parle peu, mais qui va entrer dans la Zone Euro au 1er janvier 2026, et ainsi abandonner sa monnaie nationale, le lev. L’occasion d’évoquer la situation économique d’un Etat entré assez tardivement dans l’UE et d’éventuelles opportunités pour nos entreprises.
Si le PIB rapporté au nombre d’habitants est de moitié du nôtre (15 764,60 euros), il a beaucoup augmenté ces dernières années, soutenu par l’animation économique apportée par les fonds européens. Le salaire brut minimum mensuel (460 euros), certes le plus bas de l’UE, a nettement remonté depuis 2018 (286 euros alors) et, à Sofia, la capitale, le salaire brut moyen serait de 1 400 euros aujourd’hui.
Des IDE notoires, de belles opérations françaises
Les IDE ont permis à l’économie bulgare de bien se redresser depuis une dizaine d’années. Le stock d’IDE était ainsi évalué à 78 % du PIB en 2018. La France était seulement « le 14e investisseur » dans le pays des Balkans, selon le rapport de la direction générale du Trésor Public. Nos investissements sont principalement centrés sur les activités financières et les assurances (19,9 %), l’immobilier (19,8 %), l’industrie manufacturière (19,4 %), ou encore les activités de commerce et de réparation automobile (15,1 %), cela dans le cadre des délocalisations de production. Si l’on retire ce zoom, la répartition globale des IDE est un peu différente avec, globalement, une domination de l’immobilier (23,2 % du stock), de l’industrie manufacturière (18,6 %), de celle de banques ou d’assurances (17,7 %).
Pour en revenir à la présence française à proprement parler, elle concerne environ 200 entreprises tricolores, qui emploient sur place aux alentours de 17 000 personnes, selon les chiffres dont nous disposons. Des industries de premier plan en font partie, comme Schneider Electric, Saint-Gobain Latécoère ou Montupet. Côté services, on trouve donc la banque et l’assurance (BNP Paribas, Groupama), des opérateurs de Facilities (Veolia, Varna), de la distribution (Mr Bricolage et Decathlon), ou encore de l’habillement. Parmi les secteurs moins traditionnels, signalons que, « grâce à un environnement favorable à l’entrepreneuriat et à une main-d’oeuvre qualifiée », selon les termes de la DGT, le numérique tricolore s’est bien implanté avec une trentaine d’entreprises comme Trexir (jeux vidéo).
Selon les chiffres les plus récents, le stock d’IDE a encore progressé en 2024 (4 % après 9,2 % en 2023). Le stock des IDE représente désormais 57,7 milliards d’euros. Les Pays-Bas apparaissaient, toujours selon la DGT, en pole position, avec 13,1 % du stock. L’Autriche arrive deuxième (9,2 % du stock), devant la Grèce (7,7 %), l’Allemagne (7,1 %) puis la Suisse (6,5 %).
La France huitième fournisseur
La France a gagné une place dans le classement des fournisseurs de la Bulgarie en 2024 (1,238 milliards d’euros), juste devant les Pays-Bas, soit 2,5 % des importations bulgares. L’UE représente 45,1 % des importations bulgares (22,5 milliards d’euros). L’Allemagne, avec 5,1 milliards d’euros est du reste le deuxième fournisseur, à un cheveu de la Chine (5,2 milliards). Le voisin turc arrive troisième (4,4 milliards). A l’export, l’UE domine assez largement (64 %, 27,6 milliards d’euros). L’Allemagne est le premier récipiendaire (6,6 milliards d’euros), suivie du voisin roumain (3,8 milliards), puis de l’Italie (3 milliards d’euros), avant la Turquie et la Grèce. La France demeure le sixième client (3,4 % des ventes bulgares). Si l’on raisonne en chiffres globaux, on constate un déficit commercial bulagre accentué en 2024 à 6,7 milliards d’euros. Les exportations ont atteint 43,1 milliards d’euros en recul, tandis que les importations s’avéraient en très légère hausse, à 49,8 milliards.