Il semble que les commandes soient plutôt dans le vert en règle générale pour ce qui est des flottes. Philippe Quétaud observe pour Renault « un marché assez dynamique », tandis que les délais de livraison pour la marque au losange se sont globalement réduits, revenant à une moyenne de quatre à cinq mois. Aymeric Scheidecker, directeur des ventes entreprises de BMW et Mini, observe également « une bonne évolution des entreprises ». Selon lui, les décideurs en la matière sont dans « une bonne dynamique » accompagnée, reconnaît-t-il, de la volonté de sécuriser leurs approvisionnements, aussi bien en termes de délais de livraison que financièrement. La hausse des taux d’intérêt fait mécaniquement monter les loyers. La tentation de l’acheteur peut être de demander des remises complémentaires sur le véhicule. Aymeric Scheidecker ne le nie pas. « Cependant, affirme-t-il en substance, nous avons veillé à accompagner nos clients pendant la période du covid et ils nous en savent gré ». « Les acheteurs sont divisés entre les attentistes et ceux que le calcul du TCO incite à agir vite », rebondit Jacky Delorme, responsable des ventes entreprises de MG Motor.
Electrique et thermique
Nous l’avons dit supra, l’électrification se poursuit à un rythme soutenu dans les flottes, atteignant sans doute 20 % actuellement, dont un peu moins de la moitié en « full électrique ». « Cela correspond à notre performance chez Renault », relève Philippe Quétaud. L’hybride, sous ses différentes formes, bénéficie toujours d’un plus grand attrait, même si globalement, dans les flottes, le thermique domine, à peu près à parts égales entre le diesel et l’essence. Il est important de souligner que, si le marché entreprises a reculé de 6,9 % en immatriculations en 2022 (+5 % cependant pour le premium), les véhicules électrifiés ont connu des évolutions contrastées (+24 % pour le pur électrique, -11 % pour l’hybride).
Des stratégies différenciées, de nouveaux venus à l’affût
Il a été dit que l’obligation d’électrification des flottes pour des raisons, certes écologiques, mais surtout fiscales et réglementaires, favorisait les marques chinoises. Il est connu que l’industrie automobile de l’Empire du Milieu est relativement récente et qu’elle s’est axée quasiment dès le départ sur les moteurs non thermiques. Différents nouveaux intervenants sont arrivés sur le marché français et européen. C’est un particulier le cas de MG Motor, une reprise de la marque mythique qui dispose désormais d’une gamme de cinq modèles, dont plusieurs appropriés aux flottes. Le fer de lance en flottes est le MG4 100 % électrique (segment C des berlines), qui sera en année pleine en 2023. Dotée « de la nouvelle plate-forme dédiée à l’électrique, elle bénéficie d’une autonomie de 450 km maximum, ainsi que d’une garantie 7 ans/150 000 km », selon Jacky Delorme. La marque prevoit plus de 20 000 véhicules immatriculés cette année.