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Transport express, du B2B au B2C et au C2C

Le marché du transport express de colis (moins de 30 kg), connaît une croissance considérable. Nous nous sommes entretenus avec Benoît Frette, Directeur Général en charge des Opérations et de la Relation Client, de la division Santé et de la division Shop2Shop du leader du secteur en France, Chronopost, à la fois quant à l'évolution de l'activité et aux offres de son entreprise.

« Le marché des années 2020 et 2021 a été extraordinaire pour les acteurs du transport express, où l’on a vu exploser les livraisons à domicile », relève d’emblée Benoît Frette. Chez Chronopost, la progression « a été encore plus notable, car nous n’avons pas suspendu nos prestations au pire moment de l’épidémie, ce que nos clients ont apprécié, et qui les conforte dans leur collaboration avec nous, car nous nous sommes montrés ainsi à même de garantir la continuité du service ».

Après ces très fortes hausses de 2020–2021, portées surtout par le B2C, « la croissance devrait être soutenue sur l’ensemble de l’année 2022 mais, bien entendu, à un rythme moindre que les années précédentes ». A ce stade, il convient de rappeler que la terminologie « express » est réservée aux livraisons en J+1. Mais, J+1 est une notion quelque peu imprécise lorsqu’on est pressé. Benoît Frette fait valoir chez Chronopost la possibilité de livraison le lendemain, avant 8h, 9h ou 10h en option, avec un standard avant 13h et dans certains cas avant 18h, selon les points d'enlèvement et de desserte. Ces éléments sont différenciants par rapport à la concurrence, affirme-t-il, et sont rendus possibles grâce à « un maillage à nul autre pareil du territoire, avec 120 sites et 7 000 chauffeurs ».

L’international représente 20 % du CA de 1,66 milliard d’euros réalisé par la firme en 2021. Chronopost appartient à DPD group/Geopost, le réseau international de livraison de colis du Groupe La Poste, et dispose d’un hub international à Roissy pour les livraisons par voie aérienne, desservant ainsi 230 pays. En Europe, les livraisons sont généralement opérées par camion. Benoît Frette souligne la densité du service douane de Chronopost, qui facilite les opérations de commerce international de ses clients, alors que les obligations en la matière changent si fréquemment.

 63 % du CA en B2C

 La croissance de Chronopost s’est, comme celle d’autres acteurs, essentiellement effectuée depuis 2014 dans le B2C, qui représente aujourd’hui 63 % de son CA. Le B2C a pu être favorisé chez Chronopost par l’arrivée du service « Predict » qui permet une plus grande souplesse pour les destinataires. Prévenus du créneau de livraison d’une heure seulement, ils peuvent le reprogrammer ou indiquer un autre lieu de livraison (point relais, voisins…), par exemple. Cela, alors que Chronopost, pour ses envois express qui peuvent parfois contenir des objets de valeurs (téléphonie, électroniques…), impose une contre-signature.

Le B2C constitue aujourd’hui 63 % du CA de la filiale du groupe La Poste. Les affaires vont bien, mais la concurrence est là - les classiques, mais aussi Amazon qui, certes, utilise les canaux des opérateurs déjà présents sur le marché, mais développe aussi à bonne cadence son propre réseau. Aux USA, ce réseau en propre représente déjà 50 % des volumes. Les dirigeants de Chronopost ont donc réfléchi à de nouveaux leviers de croissance. Ils ont ainsi créé en 2015 ChronoFresh, offre destinée à transporter des produits alimentaires surgelés, frais et secs à des professionnels comme les restaurateurs, les grossistes ou encore à des particuliers.

« Dans un marché de l’agro-alimentaire gigantesque, nous avons ainsi réussi à percer, atteignant l’an dernier le CA significatif de 100 millions d’euros », se félicite Benoît Frette. Chronopost arrive, malgré la technicité de l’offre, à proposer des coûts de transport compétitifs et non rédhibitoires, grâce au maillage de sa structure et à son organisation, commente-t-il en substance.

Forte de ce succès, la firme a développé un autre produit vertical, dans la santé, cette fois baptisé Chronopost Healthcare, dans lequel elle a investi 20 millions d'euros. Enfin, Chronopost s’intéresse au développement du marché C2C (produits de seconde main), misant là encore sur un prix compétitif dans le cadre d’un parcours de point relais à point relais avec son offre Shop2Shop.

Dans un monde où le prix du carburant augmente et où la pression environnementale s’accentue, Chronopost met l’accent sur la distribution en véhicule électrique sur le dernier kilomètre, avec déjà 25 % des livraisons ainsi opérées dès à présent, et un objectif à 50 % en 2025. Le transport sur longue distance n’est pas oublié dans la réflexion.