Gestion

Credit management : savoir prendre des risques calculés

Alors que le nombre de défaillances d’entreprises, en forte hausse, retrouve son niveau normal, que les modes de transmission des factures sont appelés à changer, que les délais de paiement – visibles ou masqués, sont toujours une question cruciale, l’AFDCC (Association française des credit managers et conseils) entend jouer un rôle croissant en portant ses thématiques auprès des pouvoirs publics et des grandes entreprises. Nous avons rencontré son président, Nicolas Flouriou, pour évoquer les ambitions de son association en la matière.

Conquérir : Nous voyons l’AFDCC poster désormais régulièrement ses prises de position à travers les réseaux sociaux. Quel en est le but ?

Nicolas Flouriou : Seule association de credit management, nous entendons être le porte-voix de notre profession de manière encore plus audible qu’auparavant. Nous publions régulièrement nos avis étayés afin de défendre notre métier et l’importance du respect des délais de paiement. Nous comptons 1.000 membres sur toute la France, qui travaillent dans de grandes entreprises, mais aussi des PME-PMI, lesquelles n’ont pas forcément de credit manager dédié, mais un collaborateur qui gère ces aspects-là et auquel nous pouvons apporter des conseils adéquats. Notre objectif est de compter 3.000 adhérents à fin 2026.

Conquérir : Pouvez-vous identifier pour nos lecteurs vos prises de position récentes ?

Nicolas Flouriou : Certainement. Tout d’abord, un avertissement sur les pratiques visant à éluder la loi LME qui impose des délais de règlement très encadrés. Comme le délai court à partir de la date d’émission de la facture, la tentation est grande de contourner la loi en différant l’envoi du bon de commande numéroté, parfois au-delà de la délivrance de la prestation. D’après l’Observatoire des Délais de Paiement, les retards de paiement représentent un préjudice de 12 milliards d’euros de trésorerie perdue pour les PME, qui en pâtissent. Nous avons également indiqué les 10 bonnes pratiques pour améliorer le Cash Clients, les enjeux du DSO, les clés pour dimensionner son équipe… L’un des sujets, c’est d’ailleurs ce que nous attendons des fournisseurs d’informations commerciales et financières du fait de la raréfaction de l’information commerciale, suite à la possibilité de publier ses comptes en confidentiel totalement ou partiellement (NDLR : sauf pour les sociétés cotées). 860.000 font usage de cette opportunité. Cette absence de transparence n’aide pas les credit managers à prendre des décisions…

Conquérir : L’enjeu des délais de paiement est toujours là ?

Nicolas Flouriou : Il est plus que jamais crucial. L’encours du crédit interentreprises est évalué à 700 milliards d’euros, soit quatre à cinq fois supérieur à celui du crédit bancaire à court terme sous toutes ses formes. Le non-respect de ces délais de paiement a un impact de 12 milliards d’euros pour les PME. Le retard du délai de paiement facial ressort à 11–12 jours en 2022 comme en 2023 en moyenne, tiré vers le haut par les grandes entreprises. Nous considérons d’ailleurs qu’un label incitatif pouvant intégrer les délais de paiement comme un critère RSE serait un bon moyen de freiner ces écarts, à l’instar du « name and shame » de Bercy. L’Observatoire des délais de paiement, qui inclut notre enquête AFDCC annuelle, contribue à maintenir la vigilance sur ce sujet.

Rationaliser et améliorer la trésorerie

Ventya se veut un spécialiste du sur-mesure à des conditions raisonnables. C’est ce que confirme un de ses clients, Cédric Lardeau, DSI de A2micile, qui résume ainsi la prestation de Ventya    : « Ils ont standardisé une prestation à la carte ». A2micile exerce principalement ses activités dans le marché – très concurrentiel – des services à la personne à travers ses marques commerciales Azaé et Domaliance (ménage, repassage, jardinage, aide aux seniors et aux personnes dépendantes). Le groupe détient, en direct ou à travers des filiales, 250 agences en France, et est également déployé en Allemagne comme en Belgique, cela dans « un marché très morcelé ». A2micile emploie 12 000 personnes. Si la partie B2B est déterminante, A2micile exerce aussi en B2C. A savoir que certaines prestations à domicile ont pour donneurs d’ordre des assisteurs mandatés par les assureurs, dans le cadre des garanties qu’ont souscrites les clients de ces derniers. « Cela représente plusieurs centaines de missions par jour, explicite Cédric Lardeau, et un volume de facturation équivalent, car chaque prestation donne lieu à facturation ». La nature de ces interventions occasionne assez souvent des écarts de facturation car elles peuvent voir leur durée prolongée ou au contraire être annulées.  Et les règles sont différentes selon les caractéristiques des garanties souscrites par les bénéficiaires.

« Cela entraîne de nombreuses opérations de gestion à la main, chronophages et provoquant des délais de règlement plus longs », relate Cédric Lardeau. Il se trouvait qu’un des assisteurs travaillait déjà avec Ventya sur la partie rapatriement. Le projet a été mis en œuvre en 2017. « Désormais, rapporte encore Cédric Lardeau, le flux de notre système d’information est connecté à celui de Ventya, auquel nous envoyons notre flux de facturation, avec des échanges de données informatisés mentionnant les éléments relatifs à la mission réalisée (le nombre d'heures d'interventions, le numéro du client…) Ventya communique ensuite à l’assisteur des flux de la manière dont il est attendu, agissant ainsi en tant qu’intermédiaire de confiance ». Dans l’heure qui suit, « tous les décalages de facturation nous reviennent », indique le DSI.

Outre les gains de temps obtenus sur la gestion, un avantage intéressant pour la trésorerie de l'entreprise est apparu puisque, alors qu'auparavant les factures n'étaient honorées par l’assisteur qu’après que tous les « litiges » aient été purgés, aujourd'hui les paiements sont libérés immédiatement pour la partie des montants qui ne sont pas fixes. «    Au total, moins de stress, plus de rapidité de traitement et financièrement un avantage », se réjouit Cédric Lardeau. Très satisfait, il s’est mué cette fois en force de propositions pour Ventya auprès des autres assisteurs avec lesquels il travaille, toujours dans le but de simplifier et de rationaliser les flux.

Transmission électronique de factures obligatoire : top départ

Le salons Solutions (3 au 5 octobre Porte de Versailles) a été marqué par la thématique des nouvelles obligations de transmission électronique des factures via le portail instauré par l’Etat. La mise en place se fera progressivement, mais prestataires et entreprises clientes sont déjà dans les starting blocks.

Trois questions principales se posent à vous lecteurs qui ne vous êtes pas encore trop penchés sur la question à ce stade :

  • Le calendrier.
  • La nécessité ou pas de faire appel à un prestataire.
  • La possibilité de profiter de la circonstance pour opérer d’autres aménagements dans le système d’information.

Le calendrier d’abord. David Brillet, directeur commercial de Ventya, opérateur historique de la facturation électronique, le rappelle. Initialement, à partir du 1er juillet 2024, les grandes entreprises (plus de 5 000 salariés) devaient être concernées, avant les moyennes entreprises un an plus tard, puis la totalité le 1er juillet 2026. En réalité, le tout prend du retard, probablement les douze premières mois.

Tout cela sachant que les TPE/PME, même si elles n’en auront pas encore l’obligation, vont subir les pressions de leurs donneurs d’ordre de s’y conformer avant la date butoir, quelle qu’elle soit, en particulier la réception des factures, ce que Quadient a bien en tête. De quoi s’agit-il précisément ? « De faire transiter les factures clients et fournisseurs à travers une plate-forme de l’administration dans un format similaire au PDF, précise David Brillet. Bien entendu, la mise en place, comme les déploiements promettent d’être progressifs prolonge-t-il encore, avec une cohabitation pendant deux-trois ans entre les factures papier, celles arrivant par mail, ou par la plate-forme ».

Le portail de l’administration sera gratuit. Cependant, pour des raisons qualitatives, de traitement, d’intégration à d’autres systèmes, de nombreuses entreprises, sauf si leurs volumes d’émission sont faibles, passeront, si elles ne le font déjà, par des prestataires pour exécuter leurs envois et souvent pour optimiser leur process. Cela dans le cas où le volume d’émissions est important.

« Même si l’utilisation promet dans tous les cas d’être fastidieuse et chronophage », modère de son côté David Brillet.

Portefeuille clients : une analyse préventive nécessaire

Le portefeuille clients doit faire l’objet d'une surveillance régulière, soit à l’aide de moyens automatisés - souvent avec l’appui d'un prestataire extérieur, soit à travers une approche directe. La détérioration actuelle de la conjoncture s’accompagne d'une augmentation encore modérée des défaillances d’entreprises. Nicolas Flouriou, président de l’AFDCC (Association française des credit managers et conseils), évoque avec nous les principaux points d’actualité de son métier.

Conquérir : Peut-être tout d’abord quelques mots sur votre association et son actualité ?

Nicolas Flouriou : Nous rassemblons environ 1 000 credit managers, de PME jusqu’aux plus grands comptes, ainsi que des membres associés gravitant dans notre écosystème (sociétés de recouvrement, éditeurs de logiciels de recouvrement, créateurs de plates-formes, tout en un permettant de choisir une prestation à l’unité, assureurs crédits, factors, fournisseurs de données qualitatives…). Il est à noter que 50 % de nos membres exercent leur activité en province.

Conquérir : Il y a un an, j’avais rencontré votre prédécesseur Eric Scherer. Son inquiétude portait sur les conséquences du remboursement des PGE. On n’a pas l’impression que cela ait impacté grandement le nombre des défaillances…

Nicolas Flouriou : …Vous avez en partie raison. Cela étant, le nombre de défaillances commence à augmenter modérément, à la faveur en particulier de la reprise des recouvrements par l’URSSAF. De plus, malheureusement quatre cinquièmes des ouvertures de procédures aboutissent actuellement à des liquidations, une proportion plus élevée qu’à l'ordinaire. Quant au remboursement du PGE, qui a commencé pour beaucoup, il pourrait occasionner de graves répercussions pour les entreprises qui l’ont utilisé, alors que beaucoup ne s’en sont pas servi.

Au-delà de l’aspect PGE et de difficultés spécifiques, de nombreuses sociétés souffrent d’autres maux : hausse du prix des matières premières, reconstitution de stocks compliquée à la fois en raison de la raréfaction des intrants et de la trésorerie importante à y engager. Quant à l'inflation, les entreprises qui ne sont pas en mesure de répercuter la hausse des prix de leurs fournisseurs ou des salaires, vont souffrir.

Conquérir : Dans ce contexte, il faut être vigilant !

Nicolas Flouriou :  Plus que jamais ! C’est précisément le rôle du credit manager de rendre des avis sur l’ouverture de nouveaux comptes clients, des montants de crédit alloués, toujours ainsi à la lisière du commercial et de la finance. Un credit manager, ou toute autre personne remplissant en partie cette fonction comme dans les TPE, peut s’aider d'outils automatisés de spécialistes de la donnée commerciale et financière. De même, pour relancer les paiements à l’aide de scénarios pré-établis. Cependant, l’humain sera toujours là, par exemple pour surveiller de plus près les clients à risque de nos jours ou pour les négociations, plus ou moins complexes, avec ses clients ou prospects.

 Conquérir : Quels sont vos principaux chantiers aujourd’hui ?

Nicolas Flouriou :  Tout d'abord, le passage en trois étapes du 01/07/2024 au 01/07/2026 à l'obligation faite à toutes les entreprises de transmission électronique des factures dans le domaine commercial privé. Ces données devront être fournies à l’Etat à travers un dispositif spécifique. C’est un enjeu primordial pour les prochains mois et nous entendons à l’AFDCC apporter toutes les informations au plus vite à nos adhérents afin qu’ils bénéficient des meilleures pratiques. L’idée est, bien sûr, d’automatiser ces process. Les credit managers vont être les chefs de ces projets dans leurs entreprises. Un certain nombre d’opérateurs de plates-formes privées doivent être prochainement certifiés par l’Etat. Ce seront celles avec lesquels nous pourrons travailler.

Au-delà de cette question, celle des délais de paiement est toujours d’actualité bien sûr. Les retards avaient diminué, après la loi LME. On a assisté ensuite ces dernières années à un effet « plateau ». Alors que les retards sont stables chez les TPE-PME, on remarque désormais leur hausse dans les grandes entreprises ou les PME les plus importantes, souvent sous l’effet d’une obligation de transmettre des documents sur des plates-formes dont le fonctionnement est complexe ou les procédures inutilement compliquées voire absurdes.

Conquérir : Avec la fin de la période de fermeture Covid, quels événements organisez- vous ?

Nicolas Flouriou : Nous n’allons pas abandonner le digital avec nos webinaires nationaux ou régionaux qui fonctionnent très bien. Cela nous permet de multiplier nos prises de parole et les contacts entre les adhérents, qui parfois ne peuvent pas se déplacer facilement.

Cependant, les événements physiques ont évidemment leur importance, pour faire du réseautage par exemple, échanger avec des collègues, des professionnels du métier… Notre point d'orgue se situe en novembre, comme d'habitude, avec notre Journée Credit traditionnelle (18 novembre cette année). Auparavant, nous nous serons retrouvés pour notre événement de rentrée autour des perspectives économiques. Trois autres grands moments nationaux sont aussi régulièrement inscrits à notre agenda :  les Journées d’Information juridique, la Journée Innovation, entendue au sens large (produits, aspect réglementaire…) et les Assises des délais de paiement et des financements en partenariat avec la Figec.

Conquérir : Pouvez-vous faire part à nos lecteurs de quelques points saillants du programme de la Journée Crédit du 18 novembre, dont Conquérir est traditionnellement partenaire ?

Nicolas Flouriou :  Le programme sera chargé. Outre les moments de convivialité, au moment du cocktail déjeunatoire et de la soirée, je mentionnerais cependant deux temps forts, qui offriront la parole à des personnalités renommées : une grande conférence économique avec Anne-Laure Delattre : « 360° d’un monde macroéconomique en pleine mutation » et « Abandonner ? Jamais ! », une conférence exceptionnelle avec Virginie Delalande.

Transmission obligatoire électronique de factures : à vos marques !

Les représentants de Ventya, acteur présent de longue date dans la transmission et l’archivage des factures, Dominique Bougnot, directeurgénéral, et David Brillet, directeur commercial. Nous parlons d'un nouveau panorama.

Conquérir : Pouvez-vous nous rappeler les nouvelles obligations imposées aux entreprises et l’échéancier ?

Dominique Bougnot : Les échéances se rapprochent, en effet. A partir du 01/07/2024, les grands comptes (plus de 5 000 salariés…), puis le 01/07/2025 les moyennes entreprises et la totalité le 01/07/2026 auront l’obligation de faire transiter leurs factures clients et fournisseurs à travers une plate-forme de l’Administration. Le format de base requis est une sorte de PDF auquel sont attachées un certain nombre de données. Ce déploiement progressif fera que pendant deux-trois ans cohabiteront les factures papier, celles arrivées par mail sous forme de PDF et puis celles transitant par la plateforme.

Conquérir : Peut-on traiter tout cela en interne ? Et quand faut-il s’y prendre ?

David Brillet : Le portail de l’administration est gratuit. Cependant, son utilisation est susceptible d’être fastidieuse. Passer par un prestataire-expert fait gagner du temps, il permet l’automatisation de l’envoi et la réception des factures. La connexion à l’ERP est facilitée et les données transmises à l’administration cadrées dans les limites des exigences reprises. Et le coût facial n’est pas très élevé. Quant au délai de préparation, il faut compter de trois à six mois pour un produit packagé. Les petites entreprises ont avantage, elles aussi, à mettre en place dès à présent cette nouvelle organisation, car elles seront le 01/07/2024 confrontées à la réception des factures des grands comptes par le nouveau canal.

Crédit du Nord : focus sur l’open banking

L'univers bancaire demeure très concurrentiel : banques généralistes nationales et internationales, structures mutualistes… Les acteurs doivent pouvoir se distinguer par une structure de clientèle - et donc d'approche ciblée, ainsi que par des solutions innovantes. Le Crédit du Nord met actuellement en exergue pour sa clientèle une politique dite d’open banking, à travers des partenariats bancaires ou extra-bancaires. Nous avons rencontré à ce propos Bruno Magnin, directeur de la clientèle corporate du groupe Crédit du Nord.

Tout d'abord, il convient de resituer le Crédit du Nord dans son contexte opérationnel et financier. Le groupe Crédit du Nord regroupe neuf banques locales, très connues dans leur région et implantées de longue date puisque, par exemple la Banque Courtois a été créée au XVIIIe siècle. Actuellement filiale de Société Générale, le groupe Crédit du Nord est implanté nationalement avec, en particulier, de fortes positions en région parisienne, dans le Nord et le Nord-Ouest à travers la banque éponyme, dans le couloir rhodanien avec la SMC (Société Marseillaise de Crédit), ainsi que dans le Sud-Ouest (Banque Courtois).

Les autres banques régionales sont Kolb, Laydernier, Nuger, Rhône-Alpes, Tarneaud, Société de Banque Monaco, tandis que la célèbre société de Bourse Gilbert Dupont fait également partie du groupe.

Le groupe Crédit du Nord « compte 8 000 collaborateurs, répartis dans plus de 700 agences sur tout le territoire, 1,75 million de clients particuliers, 153 000 clients professionnels et 43 000 clients entreprises ». Il s’adresse dans les segments des entreprises plus particulièrement aux PME car, souligne en substance Bruno Magnin, « nos banques régionales sont de véritables PME qui s’adressent à leurs homologues, et cela se retrouve dans leur ADN de naissance car elles ont été fondées par des entrepreneurs pour des entrepreneurs ».

Un dialogue permanent avec la clientèle

Questionné plus en détail sur la spécificité de ces banques, Bruno Magnin évoque « un dialogue permanent, et de confiance avec les clients [favorisé] par l'autonomie de décision locale, permettant les décisions rapides ». Proche des PME locales, le groupe Crédit du Nord, à travers ses différentes banques, a eu à cœur de soutenir ses clients entreprises pendant la crise sanitaire, « avec des reports d’échéance quand il le fallait, ou encore en se montrant proactif sur des propositions de PGE ». Les montants alloués à ce titre ont été supérieurs à la part de marché du réseau, mentionne-t-il.

Cette part de marché, le groupe Crédit du Nord souhaite la maintenir et si possible l'augmenter. Dès lors, ses équipes s'efforcent de proposer des produits ou des solutions répondant aux besoins identifiés de ses clients, voire en les anticipant.

Originalité revendiquée, celle de l’open banking, à savoir donc « la construction d’offres bancaires ou non bancaires » avec des partenaires. De quoi « simplifier la vie des clients, et sécuriser leurs projets d'entreprise ».

Trois sujets majeurs ont été identifiés par la banque, nous rapporte-t-on en substance : la sécurité, la transition énergétique et le digital au sens large. Quant à la sécurité, il s’agit de sensibiliser les entreprises aux risques cyber, « qui peuvent concerner les ETI, mais aussi les PME, voire les TPE ». Les sensibiliser, mais aussi les aider à se protéger, grâce à des solutions assurancielles et techniques, dans ce dernier cas à travers des partenaires aguerris.

Transition énergétique et RSE

Autre sujet identifié, celui de la transition énergétique et de la RSE. Là encore, aussi bien en matière d’économie d’énergie, que de diminution de l’empreinte de CO2, le groupe Crédit du Nord propose des solutions relevant de son métier premier – la fourniture de financements, mais aussi la mise en relation avec des partenaires « de confiance » pour mettre en place en pratique des évolutions soutenables en la matière. Sans oublier l’aide à la recherche des multiples aides accessibles pour aller vers la transition énergétique.

Pour revenir à l’univers bancaire à proprement parler, le réseau Crédit du Nord propose un prêt de transition environnemental pour appuyer les investissements dans ce domaine, ainsi que des prêts à impact positif. Il s'agit dans ce dernier cas de prêts qui ne sont pas nécessairement fléchés vers des investissements directs dans « le vert », mais qui peuvent avoir des impacts positifs en matière de RSE. Moyennant le respect de certains critères, les entreprises emprunteuses peuvent bénéficier de bonifications sur le taux d’intérêt acté, deux ans puis quatre ans après le début du crédit.

Dernier domaine visé par les nouveautés exposées, celui des innovations en matière de digital. « Les besoins en la matière et les réponses que nous y apportons se sont considérablement renforcés ces dernières années », souligne Bruno Magnin. Il évoque, en particulier, la promotion de la signature électronique, le suivi des opérations du client – en France ou à l’international, en temps réel et « en association avec une start-up, une solution de gestion de trésorerie 100 % en ligne, remplaçant efficacement les outils Excel de partage de documents ».

A propos des opérations à l’international, qui concernent nombre d’entre vous, chers lecteurs, Bruno Magnin fait part de la présence de spécialistes du commerce international dans toutes les banques locales, « à même de répondre aux traitements et au financement des opérations, tant à l’import qu’à l’export, ainsi qu’aux ouvertures de comptes à l’étranger ». Le groupe Crédit du Nord bénéficie, en outre, de l’implantation de sa maison-mère, Société Générale, dans de nombreux pays du monde.

Propos recueillis par Alain Gazo

Journée Crédit 2022 : des débats sérieux, une assistance en hausse

Le 18 novembre s’est tenue la traditionnelle Journée Crédit de l’AFDCC (Association française des credit managers et conseils), comme d’habitude au Pavillon Dauphine à Paris. Le nombre de participants – plus de 400 credit managers et partenaires – prestataires et fournisseurs du métier, étaient présents, selon les données de l'organisateur.

En tout cas, alors que cela fait plus de vingt ans que nous sommes partenaires de cet événement majeur de l’AFDCC, nous avons pu constater un net regain d’affluence par rapport à 2021. Que sont venus faire les participants ?

D’une part, écouter des conférenciers intéressants, d’autre part et peut-être surtout échanger avec leurs homologues d’autres entreprises, et bien sûr les prestataires exposants. Quant aux conférences, au contenu souvent dense, mentionnons deux temps forts : l’un de nature économique avec l’intervention de Anne-Marie Delattre, sur le thème « 360° d’un monde économique en pleine mutation », l’autre sur l’axe
« Abandonner, jamais » avec Virginie Delalande.

La Journée Crédit est aussi le moment pour les credit managers venus d'Ile-de-France, mais pour beaucoup aussi de province, de faire le point avec leurs élus sur l'actualité du mouvement, dirigé depuis un an par un nouveau président, Nicolas Flouriou.

Parmi les provinciaux, nous avons rencontré le délégué du Nord de la France, où l’AFDCC semble bien progresser avec actuellement une volonté de coopération, voire d’extension, en Wallonie. Pendant les pauses, les participants à la convention, _ les credit managers, pouvaient visiter les stands de certains partenaires de l’AFDCC présents.

Le monde de la gestion du poste clients était là : assurance-crédit (Coface, Credendo, Allianz Trade), sociétés de recouvrement, éditeurs de logiciels de cash management ou encore spécialistes du renseignement financier et commercial. La plupart des principaux acteurs de ce dernier secteur étaient de la partie. Ainsi en était-il de Creditsafe, filiale française d’un groupe scandinave fondée en 1998 par son actuel PDG, Cato Syversen et dirigé dans notre pays par Damien Barthélémy. Creditsafe fêtait la veille de la Journée Crédit  ses vingt-cinq ans (seize ans dans notre pays) à l’Aquarium du Trocadéro.

Cato Syversen expliqua les débuts de la start-up en Norvège dès 1998, avec l'idée d'utiliser les canaux d’un Internet encore balbutiant pour fournir des informations commerciales et financières à un plus grand nombre d’entreprises que ne le faisaient alors les intervenants du secteur. Plus vite donc et à moindre coût. L’aventure fut un succès, après les balbutiements du départ, car l’idée était la bonne, mais Internet pas encore installé chez ses clients potentiels.

Le succès est au rendez-vous, puisqu’après un rapide déploiement à l’international, Creditsafe est aujourd’hui implanté directement dans quatorze pays, dont la France, la Suède, l’Italie, le Royaume-Uni et bien sûr la Norvège. Le tout pour un dernier CA total de 275 millions d’euros, dont un cinquième dans notre pays.

L’acteur français Infolegale, venu sur le marché à la fin des années 2000 cette fois, avec au moins au départ un positionnement sur les plus grandes entreprises et les ETI, s’est renforcé cette année à travers l’arrivée de nouveaux investisseurs et de la croissance externe avec l’acquisition de Covline, société basée à Strasbourg, éditant un logiciel de cash management en mode SaaS, Eloficash. Le directeur commercial de cette société, Richard Jauffraud, qui confirme qu’il continue de jouir d’une autonomie au sein du groupe Infolegale, énonce une proposition de « CRM financier », à savoir un logiciel de gestion du poste clients qui autorise « la constitution de dossiers complets, de la facture à l'encaissement », avec une cible prioritaire d’ETI et de grandes entreprises.

Renseignement et recouvrement

Chez Ellisphere, acteur majeur de la sphère du renseignement commercial et financier, Thierry Bès, directeur de la communication, se réjouissait, malgré « un contexte général chahuté, d’une année assez bien maîtrisée avec un développement du CA ». Pourquoi ces bons résultats affichés ? Deux raisons principales à cela selon lui : 

  • une relation clients « digne de ce nom, avec une organisation technologique et RH bien perçue par eux ».
  • Des solutions répondant aux enjeux des entreprises, quel que soit leur secteur d’activité, grâce par exemple à des scorings spécifiques sur les probabilités de défaillance, à côté bien sûr de solutions standards.

Pour 2023, et aussi les années suivantes, Thierry Bès estime que le chamboulement apporté par l’obligation de transmission électronique des factures pour toutes les entreprises – au plus tard pour les plus petites en 2026, devrait par ricochet porter ses fruits pour les acteurs du renseignement financier puisque la nécessité de disposer de données entièrement fiables se fera encore plus sentir qu’aujourd’hui.

Le renseignement est primordial certes, mais la gestion du poste clients passe aussi par l'affacturage et l’assurance-crédit, en direct ou à travers des courtiers, comme Verspieren Crédit et Finance. Son directeur du développement, Ghislain Verstraete, évoquait une année 2022 de croissance pour cette filiale du spécialiste nordiste reconnu du courtage. Une croissance organique puisque les besoins de financement sont croissants, à preuve  « la hausse de 16 % des montants affacturés au plan national au premier semestre, suite au début des remboursements des PGE et aux effets de l'inflation » et que la nécessité de se protéger des risques devient plus prégnante. La croissance de Verspieren Crédit et Finance provient aussi de rachats, comme celui récent « d’un jeune pure player de l’affacturage, Tresoptim».

A un moment donné, malgré toutes les précautions du monde que l’on a pu prendre, nous pouvons être amenés à faire appel à une société de recouvrement. Parmi elles, un acteur plutôt jeune, mais déjà bien ancré dans le paysage, Recouvéo.

Les dirigeants de cette start-up installée à Paris et à Marseille, Cédric Brun et Lionel Rabayrol, affirmaient ainsi son positionnement : « Nous sommes un cabinet de recrutement à taille humaine, plutôt premium, axé principalement sur les créances complexes et litigieuses avec une préparation de dossier dotée d’une teinte juridique, afin d’anticiper une possible action contentieuse, le tout à des coûts maîtrisés ».

Le nombre de nouveaux acteurs du monde de la gestion du poste clients se multiplie ces dernières années.

Parmi les nouveaux acteurs, Hoopiz, fondé et dirigé par Christophe Goffinon. Hoopiz propose une solution SaaS de credit management tout en un, « favorisant la maîtrise du poste clients, de la prospection à l’encaissement », cela pour « les entreprises de toutes tailles et de tous secteurs, spécialement les PME-PMI». La start-up a noué des partenariats avec plusieurs acteurs de premier plan, du renseignement commercial à l’assurance-crédit, en passant par l’affacturage entre autres.

Digitalisation, numérisation : des succès français à l’honneur

Emprise croissante des ERP, des CRM, dématérialisation des factures et des documents, digitalisation de pans entiers de l’économie, tout cela a fait la fortune des acteurs qui ont su se positionner avec succès dans ces secteurs. Ils le doivent à leur intelligence, à leur savoir-faire, et bien sûr aussi à une bonne appréciation de leur marché. Dans ce numéro « Spécial 40 ans », nous avons souhaité donner la parole à quelques-uns d’entre eux, de dimensions différentes, mais qui ont tous su se positionner avec succès dans cet univers. Ce sont Esker, Ventya et Infolegale. Il y en a bien sûr de nombreux autres, mais c’est sur eux que nous avons souhaité porter notre éclairage aujourd’hui.

Esker, une percée impressionnante

Esker, éditeur rhône-alpin, comme d'autres dans cette région particulièrement entreprenante, il faut le souligner, est né en 1985, mais sa progression a été particulièrement notable ces dernières années, à travers une augmentation de son périmètre général d'activité et une expansion soutenue à l’international. Nous nous sommes entretenus avec Thomas Honegger, directeur des opérations France à propos de l’évolution dans le temps de la firme, de ses activités actuelles et de ses projets.

Esker fut, de prime abord, éditeur de logiciels émulateurs de terminaux (boîtiers Unix). Cela de 1985 à 2000, afin, en particulier, « de rendre les écrans plus conviviaux pour les utilisateurs ».

C'est en 2001 que se produisit une bifurcation dans le métier principal exercé. Esker passa à la mise en place d’une plate-forme multi canal « pour diffuser dans le bon format et dans le bon média les documents émis d’une entreprise à l’autre et de nature commerciale (factures clients et fournisseurs) ». Les médias furent le fax et l’e-mail.

Les dirigeants d’Esker eurent alors l’idée « de remonter dans la chaîne de valeur pour traiter plus globalement les flux de gestion ». C’est-à-dire de proposer un outil sophistiqué allant plus loin dans son but que, en quelque sorte, le métier de postier. On va alors pouvoir extraire les éléments des factures pour pouvoir les intégrer directement dans la comptabilité, les imputer analytiquement, ou encore mettre en place un système de validation des pièces.

« Nous générons ainsi des transactions financières et digitalisons des processus cash in et cash out », explique Thomas Honegger. Il relève deux faits particulièrement marquants pour Esker qui ont favorisé son développement très impressionnant depuis.

- Son positionnement précoce dès 2003, comme un éditeur en mode SaaS, ce qui était très novateur à l’époque. Aujourd’hui, il s’agit « d’une plate-forme cloud mondiale ».

- Un phénomène extérieur, cette fois, celui de l'accélération de la dématérialisation des flux de gestion, pour les Etats comme les entreprises, accélération notable à partir des années 2010.

Actuellement l'offre d’Esker, résume Thomas Honegger, consiste en une plate-forme unique, avec deux suites logicielles, l’une nommée « Order-to-cash », la seconde
« Procure-to-pay ».

La première concerne la relation avec les clients, comporte différents modules, dont celui de la gestion du compte client, facilitée par la digitalisation des commandes entrantes, module qui peut être complété par deux autres, à savoir un CRM de recouvrement et un module de gestion des encaissements permettant d'assurer la réconciliation des paiements entre la banque et le client.

Quant à la suite « Procure-to-pay », elle facilite le traitement des commandes et la gestion des factures entrantes jusqu'au processus de réconciliation, déjà évoqué supra pour les clients.

La plateforme est unique certes, mais les clients d’Esker peuvent ne choisir qu’une des deux suites ou même que certains modules de chacune d'entre elles.  Cependant, selon Thomas Honegger, les directeurs financiers ont plutôt avantage, et c'est, selon lui, souvent leur choix, de souscrire aux deux, afin de mutualiser les coûts et de faciliter la formation interne.

De ce point de vue, selon le directeur des opérations, Esker bénéficie d’un net avantage concurrentiel, car les autres grands acteurs, souvent américains ou scandinaves, n’ont pas une couverture fonctionnelle aussi large, et offrent « très rarement » les deux suites en même temps.

Alors, quelles perspectives pour Esker ? Thomas Honegger se montre très optimiste. D'une part, le marché est très dynamique car « la prise de conscience des dirigeants qu'il faut continuer à digitaliser leurs process s’est accélérée depuis le début de la crise du Covid, leur faisant prendre conscience de l'importance de garantir leur continuité opérationnelle ». Esker ne reste évidemment pas non plus les bras croisés, par exemple en apportant de nouvelles fonctionnalités, comme celle offerte par le module Esker pay, donnant accès directement à des solutions de reverse factoring, de paiement plus traditionnelles, à des scorings externes…

La conquête de nouveaux marchés est également en marche, par exemple « en allant vers les achats stratégiques des entreprises » et bien sûr, par une expansion, toujours soutenue, à l’international.

 


 

Ventya : une structure souple, un savoir-faire bien ancré

Ventya est un spécialiste de longue date de la dématérialisation de factures fiscalement probatoires. « Nous avons trouvé notre place dans un marché très concurrentiel », se félicite Dominique Bougnot, directeur général et cofondateur de la firme. « Société de taille moyenne dans notre secteur, nous nous distinguons par notre capacité à personnaliser notre offre aux métiers de nos clients », poursuit-il. Progressivement, le nombre de secteurs où Ventya est présent s’étoffe : assistance, voyages d’affaires, livre, location de voitures, agriculture… tout en ne perdant pas cette spécificité originelle de l’approche fine du client.

Si cette personnalisation est particulièrement demandée chez les très gros clients, elle peut l’être aussi chez les plus petits, qui bénéficient toutefois d’une offre plus simple. Ventya a noué un certain nombre de partenariats, soit pour proposer l’envoi de factures papier pour ceux qui le souhaitent encore, soit pour servir, en marque blanche, les clients d’opérateurs de domaines connexes comme Canon France au travers de la solution Cloud Facture pour l’envoi de factures électroniques.

A travers son portail Clear’Invoice, Ventya procède donc à l’envoi dématérialisé de factures ou à leur réception, toujours avec une garantie du respect de la législation et bientôt des nouvelles exigences liées au passage progressif au tout numérique des échanges de factures entre entreprises privées à partir du 1er juillet 2024. Dès lors, Dominique Bougnot voit 2022 comme une année de transition.

Néanmoins, l’année devrait être favorable pour Ventya et les autres opérateurs du métier, pour deux raisons selon lui :

  • La prise de conscience liée au Covid 19 qui a mis en difficulté les services comptables.
  • L’accélération du processus de transformation digitale liée à l’échéance 2024-2026.

A ce moment-là, les entreprises devront opter soit pour utiliser la solution qui sera mise en place par l’Etat, laquelle sera cependant « généraliste », selon Dominique Bougnot, soit pour les plates-formes extérieures de prestataires, à l’exemple de celle de Ventya. « Ces plates-formes devront être immatriculées et homologuées », commente-t-il encore.

Outre ses capacités de personnalisation, il valorise pour Ventya « une solution française basée en France, dont le support client et la R & D sont également fixés dans notre pays, et qui ”parle français” ». Les factures sont également conservées dans l’Hexagone. De quoi rassurer…

 


 

Bodet Software : l’exigence industrielle dans le monde informatique

Parmi les entreprises digitales, la très grande majorité sont issues d’informaticiens qui ont développé des solutions dans différents domaines (ERP, CRM et SIRH, bien sûr).

Bodet Software fait exception à la règle. En effet, elle est issue de la création d'une activité complémentaire d'un industriel, en l'occurrence Bodet, horloger bien connu pour la fabrication d'horloges de grandes dimensions à destination d’édifices, de gares…

Cette origine différente nous a incité à creuser davantage le sujet avec son responsable du marketing, Cédric Lampin. Et cette origine, cela tombe bien, elle remonte aussi, comme Conquérir, à environ 40 ans. A vrai dire, dans les années 70, existait chez Bodet une activité très réduite, d’horlogerie spéciale, permettant d’horodater les heures d’entrée et de sortie des salariés. Le pointage en somme. Cette petite activité va bénéficier d’un élan considérable porté par différents événements successifs.

Ce fut d’abord vers les années 83-84 l’arrivée des premiers ordinateurs individuels dans les entreprises. L’informatisation des listings de contrôle fut alors rendue possible, et du reste nécessaire, à la faveur d’évolutions législatives importantes, comme celles liées à la possibilité d’instaurer des horaires variables.

En 89, Bodet Software fut, se souvient avec fierté Cédric Lampin, le premier à mettre sur le marché un système de badgeage centralisé sur PC IBM, avec un système d’exploitation DOS. Des fonctions avancées ont pu être ainsi mises en place :

  • un meilleur contrôle du temps de travail en journée,
  • une individualisation des horaires, permettant un calcul plus aisé des heures supplémentaires,
  • la possibilité d’ouvrir les accès physiques à l’entreprise en utilisant le badge de pointage.

 L’irruption d’Internet change la donne

L’arrivée de Microsoft Windows a représenté aussi bien sûr « une étape majeure » dans le processus de démocratisation de l’utilisation des solutions proposées par Bodet Software et d’autres éditeurs. Elle a favorisé « une plus grande décentralisation de la fonction RH ».

Vers la fin des années 90, souligne Cédric Lampin, ces évolutions se confirment pour des raisons cette fois politiques. La loi Aubry et ses fameuses 35 heures nécessitent une réorganisation complète du temps de travail dans les entreprises et aussi de la comptabilisation des heures. Bodet Software s’est attelé à faire en sorte que sa solution évolue au diapason.

L’irruption d’Internet dans les années 2000, en particulier cette fois à travers les messageries, a permis le développement de produits ou de modules de gestion RH orientés vers le collaboratif et la planification collective, par exemple le partage de plannings de présence, de congés… entre les services RH et l'ensemble des salariés.

Les années 2010 ont été marquées par « le principe du Cloud ou Software as a
Service »
en affranchissant les entreprises de la maintenance et leur permettant de toujours bénéficier des dernières fonctionnalités logicielles.  Parallèlement, la mobilité s’est accrue, facilitée par l’explosion des smartphones. « Notre solution logicielle Kelio était calibrée pour faire en sorte que toutes les fonctionnalités puissent être traitées en
mobilité »,
se souvient encore Cédric Lampin. « Nous avons fait en sorte que notre logiciel permette de traiter l’ensemble des problématiques RH et cela en partage – ce qu’on nomme le SIRH », souligne Cédric Lampin. « Nous couvrons, poursuit le responsable marketing de Bodet Software, l'ensemble du processus de gestion des temps, gestion administrative du personnel et gestion des talents avec le recrutement, les entretiens professionnels, la gestion du plan de formation, l’onboardings, la gestion des notes de frais…

Et en 2020, nous avons ajouté un nouveau maillon à la chaîne, celui de la production de bulletins de paye », se réjouit-t-il.

« Nous avons pendant ces 40 ans de mutation, imposé une logique industrielle dans les processus informatiques de gestion RH, c’est-à-dire celle de la pérennité et de l’accompagnement dans la durée », conclut Cédric Lampin.


Infolegale : apporter de la valeur ajoutée dans l’information

Acteur français de référence pour la sécurisation de la relation BtoB, Infolegale s’est donnée pour mission d’aider les entreprises à pérenniser leurs relations d’affaires et se positionne comme l’expert de l’information légale, capitalistique, financière et réputationnelle sur les entreprises et leurs dirigeants. Elle propose une gamme complète de solutions d’évaluation et de mesure des risques liés à la solvabilité, la fraude, la conformité et la réputation.

« Infolegale est venue injecter de la valeur ajoutée et de la prédictibilité dans les data et les indicateurs mis à la disposition des entreprises pour limiter les risques induits par les échanges commerciaux », explique son cofondateur Bertrand Laffay. Depuis une dizaine d’année, les paradigmes du marché de l’information ont considérablement changé au gré des évolutions technologique mais aussi réglementaires et comportementales. Les moyens d’obtention et de distribution des informations ont également évolué. « Infolegale, dès sa création, indique Bertrand Laffay, s’est appuyée sur de nouveaux modes de collecte digitale et collaborative des informations via ses programmes de collecte SmartData et la création d’un écosystème de plateformes digitales permettant l’enrôlement des sociétés, afin qu’elles déposent de l’information à partager avec la communauté. »

Infolegale a également développé de nouveaux modes de traitement et d’analyse des données caractérisant la relation BtoB, afin d’améliorer la prédictibilité et la pertinence de ses scores dans un contexte, d’une part, de raréfaction relative de la donnée financière disponible du fait de la règlementation autorisant la demande de confidentialité des comptes déposés aux greffes qui restent par ailleurs accessibles aux sociétés de scoring telles qu’Infolegale, pour calculer leurs scores et d’autre part, e d’augmentation du volume et de la rapidité d’accès à une multitude d’informations transactionnelles ou réputationnelles sur les entreprises, informations plus ou moins qualitatives et difficilement vérifiables, donc difficilement exploitables et interprétables avec fiabilité.

Anticiper les risques

La digitalisation des échanges, qui se concrétise plus sensiblement dans les mentalités et dans les flux transactionnels depuis l’après Covid, offre de nouvelles opportunités d’amélioration de la mesure et de l’anticipation des risques, sous réserve que les informations puissent être « opposables » et que les traitements qui leur sont appliqués puissent permettre aux entreprises une utilisation simple, fiable et exploitable au quotidien.

Les grandes entreprises et les ETI se sont d’ores et déjà approprié une grande part de la valeur ajoutée de cette approche via l’intégration des données dans des solutions logicielles au moyen de connecteurs ou depuis des plateformes en ligne. « La généralisation de la digitalisation, permet à présent une démocratisation de l’accès à ces informations exhaustives et qualitatives, ainsi qu’à la prédictibilité des scores, souligne Bertrand Laffay. Infolegale accompagne le mouvement en lançant dès le début de l’année prochaine une offre pure player, de rapport de solvabilité. » Baptisée Presto Infolegale, elle donnera accès, pour des achats à l’unité et sans engagement, à toute la valeur ajoutée de ses informations. L’offre de rapports Presto Infolegale s’adressera principalement aux TPE et PME, « afin de leur donner accès, simplement et à faible coût, à des rapports d’identité et de solvabilité à forte valeur ajoutée, les aidant ainsi à parfaire la connaissance de leurs partenaires commerciaux et à pérenniser durablement leurs relations d’affaires », résume encore Bertrand Laffay.

 

 

 

 

 

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