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Télétravail : encore beaucoup de réticences chez les dirigeants
Protime, spécialiste de l’enregistrement en temps et de la planification du personnel, appartenant au groupe SD Worx, vient de publier les résultats d’une étude sur le télétravail. Si les salariés y semblent plutôt favorables, les dirigeants seraient plus réticents.
Au-delà de l’épisode, vu sur une perspective de long terme du coronavirus, le télétravail prend de l’ampleur. Les techniques de communication à distance, la transformation digitale, favorisent ce phénomène. Cependant, ces pratiques sont loin d’être toujours possibles, et nécessitent la conservation d’un minimum de présentiel en entreprise, afin de maintenir la cohérence des équipes. Les salariés sont souvent motivés par le télétravail. Selon l’étude rapportée par Protime, 54 % le considèrent comme le moyen de réduire le temps global du transport. 36 % y voient le moyen de planifier des horaires à façon, de même que d’être plus efficaces.
De leur côté les dirigeants, s’ils voient dans le télétravail les moyens de favoriser la conciliation entre vie professionnelle et personnelle de leurs salariés, (56 % des répondants) et corollairement pour 45 % de les fidéliser, sont globalement beaucoup plus réticents à cette nouvelle pratique que leurs collaborateurs.
Deux items ressortent principalement, en négatif. 45 % des dirigeants font allusion aux risques de sécurité des outils informatiques, et 28 % aux contraintes administratives, souvent nombreuses et compliquées, que le télétravail implique.
Dans 13 % des cas, ils estiment en outre que cela fait perdre le lien social, et affecte l’esprit d’équipe. Enfin, 31 % – nombre élevé – opposent carrément une résistance de principe à ce nouveau mode de collaboration avec leurs salariés.
Les Français sévères sur leur niveau en anglais
Wall Street English International est « un des leaders mondiaux de l’apprentissage de l’anglais pour les adultes ». Il a fait réaliser par Ipsos une enquête auprès d’un échantillon de Français relatif à l’importance qu’ils accordent à la langue de Shakespeare.
Peut-être influencés par le qu’en-dira-t-on médiatique, nos compatriotes jugent sévèrement leur propre niveau d’anglais, puisque 70 % d’entre eux ne s’estiment à l’aise ni à l’écrit, ni à l’oral. Notons que les moins de 35 ans sont moins pessimistes à cet égard. Et pourtant, 90 % des Français affirment que la maîtrise de l’anglais est essentielle pour leurs études, leur travail, voire la vie quotidienne. Et donc tout particulièrement pour « son développement professionnel ».
Alors que faut-il faire ? Apprendre l’anglais dès le CP pour 60 % des interviewés. Quant à la formation professionnelle, elle serait insuffisamment utilisée selon les résultats de l’étude. Cependant la majorité des CPF (comptes personnels de formation) servent précisément à l’apprentissage de l’anglais – un grand classique – et cette tendance est souvent décriée.
Et à part l’anglais ?
Dans le même temps que Wall Street English International, la judicieusement nommée Babbel – application dédiée à l'apprentissage des langues – a commandé à OpinionWay, une enquête qui s'est déroulée auprès de 501 cadres français, à propos des langues étrangères utiles pour leur carrière, autres que l’anglais.Aujourd’hui, nos cadres parleraient 2,5 langues en moyenne. Et 37 % des interviewés estiment que la maîtrise de langues étrangères pourrait leur permettre d'obtenir un salaire plus élevé.Car l'anglais n'est plus un élément différenciant. Les langues plus rares sont susceptibles de retenir davantage l'attention. L'étude fait valoir que les langues les plus utilisées en milieu professionnel, en dehors de l’anglais, et sans doute de l’espagnol – ce n’est pas précisé – sont l’italien (14 %), le portugais (8 %), et le russe (6 %).Selon les répondants, 41 % d’entre parlant l’anglais ont obtenu un emploi grâce à cette maîtrise mais cela monte à 70 % pour l’italien, 74 % pour les portugais et 89 % pour le russe. Tout ce qui est rare est cher. Notons que l’allemand serait « davantage parlé parmi les hauts salaires ».
Méthodologie
Etude réalisée auprès d'un échantillon de 501 cadres du secteur privé âgés de 18 ans et plus, entre les 14 et 21 août 2019.
L'échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d'âge, de région et de taille d'agglomération. Les résultats ont été pondérés par ces mêmes critères.
OpinionWay a réalisé cette enquête en appliquant les procédures et règles de la norme ISO 20252.
Grand Orly-Seine-Bièvre : une industrie propre et innovante aux portes de Paris
Alain Gazo, directeur de la rédaction de notre magazine, a animé le 7 novembre dernier la session de clôture des Assises économique annuelles de l’EPT Grand Orly-Seine-Bièvre. Nous en profitons pour consacrer un développement aux projets de ce territoire francilien disposant de bien des atouts, dont la base aéroportuaire Orly, qui procure de nombreux emplois, dans la maintenance des avions en particulier.Comme tous les autres territoires de la métropole, l’EPT Grand Orly-Seine-Bièvre est une création régalienne, puisque c’est une loi de 2016 qui a déterminé les communes rattachées de chacun d’entre eux. Seules des modifications à la marge furent acceptées. Ces créations ex-nihilo ont fait beaucoup de vagues, en particulier parce qu’elles imposaient des coopérations pas nécessairement du goût des protagonistes.
Quoi qu’il en soit, les élus ont dû faire avec, et souvent découvert a posteriori l’intérêt de cette coopération. Ce fut le cas dans l’EPT Grand Orly-Seine-Bièvre, où un plan d’action économique fut défini des 2016, avec un suivi dont le point d’orgue s’effectue chaque année lors des Assises économiques, qui regroupe les élus, l’administration du territoire, ainsi que des partenaires publics et privés.L'axe fondamental de la politique du territoire est de maintenir, voire de densifier le tissu productif. De vieille tradition industrielle, Grand Orly-Seine-Bièvre occupe une part encore élevée de personnes dans lemploi industriel, parmi les 285 000 de la zone, et contribue à 6 % de la production de la richesse métropolitaine. Pascal Girod, directeur du développement économique du territoire, évoque la volonté de développer l'industrie sur 700 000 m² de foncier. « Cela représente un effort de persuasion important à effectuer auprès des aménageurs et des investisseurs, car le retour sur investissement est moins évident, relève en substance Pascal Girod, mais nous maintenons le cap, car notre ligne est parfaitement en cohérence avec la volonté actuelle des pouvoirs publics de relocaliser la production ».L’EPT annonce « une vision inclusive de la ville, favorisant une mixité des fonctions urbaines et économiques, afin de ne pas repousser toujours plus loin [des] activités déterminantes dans la création indispensable de richesses métropolitaines d’emplois diversifiés ». Grand Orly–Seine–Bièvre fait partie des 124 territoires d’industrie sélectionnés par l'Etat.
Comme l’innovation technologique, mais aussi sociale, doit être de la partie, le territoire a fait en sorte de développer un écosystème d’innovation, incluant chercheurs, têtes de réseau, incubateurs, parfois écoles… Cet écosystème innovant est apprécié par les jeunes entreprises, mais aussi désormais par les plus grandes et plus anciennes, nous assure Pascal Girod, qui remarque que même les géants ne souhaitent plus désormais travailler sur un mode isolé dans un territoire.Grand Orly-Seine-Bièvre finance dans ce but un certain nombre d'opérateurs, comme des clusters, et a créé des liens plus étroits avec les nombreux autres intervenants de la sphère publique, en premier la Région Ile-de-France, qui détient la compétence économique dans ses prérogatives. Il va sans dire, surtout lorsqu’on parle d’industrie, que la thématique de l’économie circulaire est très présente dans les réflexions des équipes de l’EPT et ses différents partenaires.Qui dit création potentielle d'emplois dit recrutements en perspective. Ce n'est pas si simple, on le sait bien. Le territoire s'est fixé comme ligne de mire d’identifier les besoins à venir des secteurs industriel et productif, en mettant en route une démarche de GPECT (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences territoriales) pour adapter les compétences aux emplois de demain…
Les Français motivés par le travail
L’attitude des Français face au travail fait l’objet d’études multiples. Et on tire des résultats des enseignements parfois contradictoires. L’enquête quinquennale de Kantar, réalisée en février dernier auprès « de 2 000 salariés français », n’échappe pas à la règle. On peut cependant rassembler quelques conclusions à partir des évolutions constatées entre 2014 et 2019. Leader mondial de la data, des études et du conseil, le groupe Kantar regroupe toutes les disciplines de la recherche du consulting en marketing.
La première impression, c’est que l’appétence à un travail porteur de sens grandit à nouveau. Ainsi, relèvent les analystes de l’étude, l’item « être utile à la société [qui m’emploie] » est celui qui progresse le plus en 5 ans (25 % contre 19 %). L’item « gagne-pain » reste malgré tout celui le plus cité (56 %, -4 cependant).Les Français se montrent toujours aussi satisfaits globalement de leur travail, d’une manière assez constante au fil des ans. Que ce soit à propos des tâches en elles-mêmes (79 % le pensent) que de l’ambiance au travail (76 %) ou encore de la charge de travail en elle-même. Du coup, l'investissement au travail repart à la hausse, puisque 39 % (+3) des salariés sont « prêts à faire des sacrifices pour réussir leur vie professionnelle ». Les moins de 30 ans sont particulièrement nombreux à partager cette intention.Cette tendance à l’investissement repose également sur une perception plus positive du management. Ainsi 71 % (+5) des salariés consultés sont-ils satisfaits de l’organisation du travail dans leur entreprise, et 65 % (+4) estiment qu’ils ont un bon manager direct. Pour autant, l’attachement à leur employeur n’en demeure pas moins en baisse (33 %, -6).Kantar a également enquêté sur la perception du digital et de l’IA par les salariés interviewés. Force est de constater qu’on ne peut tirer de conclusions déterminantes du résultat. En effet, grosso modo, la moitié des répondants pensent que ces technologies n’ont pas ou n’auront pas d’impact sur leur vie professionnelle, alors que l’autre moitié se partagent entre ceux qui envisagent un aspect positif et ceux qui le voient négatif. Notons quand même que 10 % craignent que l’IA ne fasse carrément disparaître leur métier à échéance de 5 ans.
Eric Chauvet, directeur conseil Kantar Division Insights commente ainsi l’enquête de ses collaborateurs.
Leader mondial de la data, des études du conseil, le groupe Kantar regroupe toutes les disciplines de la recherche du consulting en marketing.
Transformation digitale : managers et collaborateurs circonspects
Le cabinet Julhiet Sterwen a confié à l’Ifop, et pour la 4e année consécutive, une enquête « auprès des collaborateurs et des managers des entreprises de plus de 500 salariés » à propos de leur perception de la « transformation digitale ».
D’une année à l’autre, on ne peut en général observer de changements spectaculaires sur les mêmes items. C’est le cas pour cette étude. Cependant Julhiet Sterwen, à la lumière des résultats, croit distinguer globalement « une perception de la transformation digitale de plus en plus nuancée ». Effectivement, si les salairiés sont encore très nombreux (68 %) à estimer cette évolution bénéfique pour leur entreprise, ce pourcentage est néanmoins en baisse de six points par rapport à 2018. On enregistre un recul identique de (68 % à 62 %) relativement à la perception de la transformation sur eux-mêmes. Les managers semblent davantage satisfaits que leurs collaborateurs. Pour autant, l’irruption de l’ère du digital bouscule les habitudes de direction. 63% des managers affirment ainsi que leur rôle est modifié avec le numérique (5 points de plus qu’en 2018). 45% ont même l’impression que « le digital » diminue leur capacité d’influence sur leurs collaborateurs (+7).
Selon Julien Lever, directeur général adjoint de Julhiet Sterwen : « le digital conduit les managers à passer d’une posture “command control” à “manager coach”, de manière volontaire ou subie. Ces nouvelles postures et pratiques créent une relation de travail repensée. Elles supposent un développement qui dépasse le cadre des compétences traditionnelles du manager et interroge des ressorts plus personnels. »
Les nouvelles technologies sont propices à l’essor du travail à distance. Cependant, la pratique du télétravail n’augmente que modérément, sans doute davantage chez les managers. Parmi les répondants à l’enquête qui y ont accès, seuls 15% des collaborateurs la mettent réellement en pratique. Dans tous les cas, il faut accompagner le changement, rappelle Julien Lever. « Lors d'une transformation digitale, les collaborateurs doivent être traités avec le même soin et la même attention que les clients. Pour cela, “ l’expérience collaborateur” doit être à la hauteur, et en équilibre par rapport à l’expérience client. Les outils doivent être adaptés, bien sûr. Mais surtout, le collaborateur doit être accompagné. L’organisation doit évoluer, tout comme les pratiques. L’outil ne fait pas l’usage et encore moins la culture. », conclut-il.
Franchise : un mode d'organisation toujours porteur
La franchise est toujours un mode d’organisation porteur. La France a été à l’avant-garde dans ce domaine depuis les années 70 et surtout 80. Le salon qui lui est associé, Franchise Expo Paris, patronné par la FFF (Fédération française de la franchise), organisation professionnelle du secteur, connaît toujours un grand succès d’affluence. Ce fut de nouveau le cas cette année, du 17 au 20 mars dernier, à la Porte de Versailles.
En amont de cette manifestation, la FFF avait publié en février les résultats de son enquête annuelle sur l’évolution du secteur.Globalement, le nombre de franchiseurs – 2004, et de franchisés – 75 193, continue de gagner du terrain, même si la progression, en valeur relative, mais également en valeur absolue, faiblit.Le CA généré par l’ensemble des franchises a ainsi monté légèrement d’environ 1,5 % de 2017 à 2018, au lieu, par exemple, de quelque 4 % de 2016 à 2017. Ces chiffres globaux cachent des évolutions contrastées selon les types d'activité.
« La restauration rapide et à thème, les services aux entreprises, ainsi que l'automobile, figurent parmi les secteurs les plus dynamiques en termes de croissance en 2018. Le commerce de proximité confirme son attractivité, l'alimentaire et l’équipement de la personne sont toujours les plus importants en nombre de points de vente franchisés », précise Chantal Zimmer, déléguée générale de la Fédération française de la franchise.
Parmi les services aux entreprises, figure celui du recrutement de collaborateurs. A cet égard, les ETT (entreprises de travail temporaire) sont devenues, prises toutes ensemble, le premier opérateur privé de placement. Un réseau de franchise Temporis, créé en 2000 par Laurence Pottier-Gautron, toujours à sa tête aujourd’hui, poursuit sa progression, à raison « de 13 à 18 ouvertures d'agences par an ». Laurence Pottier-Gautron évoque un état d’esprit coopératif entre ses franchisés, pourtant patrons indépendants, ainsi qu’un traitement équitable entre intérimaires et entreprises, « qui sont nos deux clients », souligne-t-elle. Une façon de souligner le côté humain de son organisation et de ses pratiques, dans un monde qui tend parfois à se rationaliser excessivement.
Dynamisme de l’équipement de la personne
A titre d'exemple, le nombre de points de vente dédiés à l'équipement de la personne a monté de 29,4 % en 2018 et celui de la restauration rapide de 6,3 %.En revanche, la coiffure et l’esthétique ont perdu 11,1 % de leurs salons, tandis que les commerces de l’univers diffus (-7,1 %), voire l’alimentaire (-2,8 %), dans une moindre mesure, ont également un peu souffert, toujours en nombre de points de vente. Lorsqu’on regarde maintenant le CA engendré par les différents secteurs, l’alimentaire avec, il est vrai près de 15 000 points de vente, arrive largement en tête avec 21,9 milliards d’euros devant l’équipement de la maison (6,9 milliards d’euros, mais en baisse sensible de 8,2 %), et en troisième lieu les commerces divers (6,2 milliards d’euros, en hausse de 2,8 % en dépit de la baisse du nombre de points de vente). On voit que, malgré l’essor du digital, la franchise conserve son attrait, quoique faisant preuve d’une progression désormais ralentie.Dans un contexte qui a radicalement changé depuis l’irruption d’Internet, la franchise, malgré les coûts élevés qu’elle engendre souvent pour les franchisés, est rassurante. C’était déjà le cas auparavant. Cela est sans doute encore plus vrai aujourd’hui.
L’enquête, menée chaque année par François Saint-Cast (Diagnostics et Systems), fait valoir également l’importance de l’emploi salarié dans l’écosystème de la franchise, avec plus de 1,5 million de personnes employées, dont 700 000 dans les points de vente franchisés et 800 000 dans les succursales.
Europe-Chine : des perspectives pour les PME françaises de la mode et du luxe
On parle beaucoup de la Chine en ce moment, de ses relations commerciales tendues avec les Etats-Unis en particulier. La Chine, c'est un marché gigantesque, une classe moyenne qui grossit, avec une grande appétence, comme dans bien d'autres pays asiatiques, pour des produits de luxe, en tout cas de haut de gamme. Mais il faut évidemment pouvoir pénétrer ce marché. C’est plus facile pour les grands groupes, moins pour les PME-PMI. A cet égard, une initiative de l’association sino-européenne de la mode (SEM) et de Parole Paris, connaît un grand succès, selon Shi Chen, directrice générale de cette dernière structure, qui représente 40 marques. Parole Paris est « l’incubateur de petites et moyennes de marque de mode française s’intéressant au marché chinois ». Cette initiative, c’est la création du Sino-Europe Fashion Festival, dont la deuxième édition s’est déroulée le 29 septembre dernier, à l’hôtel Intercontinental de Paris . Shi Chen évoque un grand succès de cette journée, « cette deuxième édition ayant confirmé l'intérêt de mettre en relation les acteurs et les entreprises françaises et chinoise de la mode et du luxe ». « Les retours sont très positifs, et des contrats ont été signés pendant l’événement, souligne-t-elle. 600 participants, dont des stars chinoises, des blogueurs, des influenceurs, des KOC (Key Opinion Customers), ainsi que des personnalités chinoises du monde de la mode et du luxe, mais également des PDG d’entreprises et des personnalités politiques ont participé actuellement, selon les organisateurs. Une troisième édition est prévue en 2020.
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