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Les Français motivés par le travail

L’attitude des Français face au travail fait l’objet d’études multiples. Et on tire des résultats des enseignements parfois contradictoires. L’enquête quinquennale de Kantar, réalisée en février dernier auprès « de 2 000 salariés français », n’échappe pas à la règle. On peut cependant rassembler quelques conclusions à partir des évolutions constatées entre 2014 et 2019. Leader mondial de la data, des études et du conseil, le groupe Kantar regroupe toutes les disciplines de la recherche du consulting en marketing.

La première impression, c’est que l’appétence à un travail porteur de sens grandit à nouveau. Ainsi, relèvent les analystes de l’étude, l’item « être utile à la société [qui m’emploie] » est celui qui progresse le plus en 5 ans (25 % contre 19 %). L’item « gagne-pain » reste malgré tout celui le plus cité (56 %, -4 cependant).Les Français se montrent toujours aussi satisfaits globalement de leur travail, d’une manière assez constante au fil des ans. Que ce soit à propos des tâches en elles-mêmes (79 % le pensent) que de l’ambiance au travail (76 %) ou encore de la charge de travail en elle-même. Du coup, l'investissement au travail repart à la hausse, puisque 39 % (+3) des salariés sont « prêts à faire des sacrifices pour réussir leur vie professionnelle ». Les moins de 30 ans sont particulièrement nombreux à partager cette intention.Cette tendance à l’investissement repose également sur une perception plus positive du management. Ainsi 71 % (+5) des salariés consultés sont-ils satisfaits de l’organisation du travail dans leur entreprise, et 65 % (+4) estiment qu’ils ont un bon manager direct. Pour autant, l’attachement à leur employeur n’en demeure pas moins en baisse (33 %, -6).Kantar a également enquêté sur la perception du digital et de l’IA par les salariés interviewés. Force est de constater qu’on ne peut tirer de conclusions déterminantes du résultat. En effet, grosso modo, la moitié des répondants pensent que ces technologies n’ont pas ou n’auront pas d’impact sur leur vie professionnelle, alors que l’autre moitié se partagent entre ceux qui envisagent un aspect positif et ceux qui le voient négatif. Notons quand même que 10 % craignent que l’IA ne fasse carrément disparaître leur métier à échéance de 5 ans.
Eric Chauvet, directeur conseil Kantar Division Insights commente ainsi l’enquête de ses collaborateurs.
Leader mondial de la data, des études du conseil, le groupe Kantar regroupe toutes les disciplines de la recherche du consulting en marketing.

Franchise : un mode d'organisation toujours porteur

La franchise est toujours un mode d’organisation porteur. La France a été à l’avant-garde dans ce domaine depuis les années 70 et surtout 80. Le salon qui lui est associé, Franchise Expo Paris, patronné par la FFF (Fédération française de la franchise), organisation professionnelle du secteur, connaît toujours un grand succès d’affluence. Ce fut de nouveau le cas cette année, du 17 au 20 mars dernier, à la Porte de Versailles.

En amont de cette manifestation, la FFF avait publié en février les résultats de son enquête annuelle sur l’évolution du secteur.Globalement, le nombre de franchiseurs – 2004, et de franchisés – 75 193, continue de gagner du terrain, même si la progression, en valeur relative, mais également en valeur absolue, faiblit.Le CA généré par l’ensemble des franchises a ainsi monté légèrement d’environ 1,5 % de 2017 à 2018, au lieu, par exemple, de quelque 4 % de 2016 à 2017. Ces chiffres globaux cachent des évolutions contrastées selon les types d'activité.
« La restauration rapide et à thème, les services aux entreprises, ainsi que l'automobile, figurent parmi les secteurs les plus dynamiques en termes de croissance en 2018. Le commerce de proximité confirme son attractivité, l'alimentaire et l’équipement de la personne sont toujours les plus importants en nombre de points de vente franchisés », précise Chantal Zimmer, déléguée générale de la Fédération française de la franchise.
Parmi les services aux entreprises, figure celui du recrutement de collaborateurs. A cet égard, les ETT (entreprises de travail temporaire) sont devenues, prises toutes ensemble, le premier opérateur privé de placement. Un réseau de franchise Temporis, créé en 2000 par Laurence Pottier-Gautron, toujours à sa tête aujourd’hui, poursuit sa progression, à raison « de 13 à 18 ouvertures d'agences par an ». Laurence Pottier-Gautron évoque un état d’esprit coopératif entre ses franchisés, pourtant patrons indépendants, ainsi qu’un traitement équitable entre intérimaires et entreprises, « qui sont nos deux clients », souligne-t-elle. Une façon de souligner le côté humain de son organisation et de ses pratiques, dans un monde qui tend parfois à se rationaliser excessivement.

Dynamisme de l’équipement de la personne

A titre d'exemple, le nombre de points de vente dédiés à l'équipement de la personne a monté de 29,4 % en 2018 et celui de la restauration rapide de 6,3 %.En revanche, la coiffure et l’esthétique ont perdu 11,1 % de leurs salons, tandis que les commerces de l’univers diffus (-7,1 %), voire l’alimentaire (-2,8 %), dans une moindre mesure, ont également un peu souffert, toujours en nombre de points de vente. Lorsqu’on regarde maintenant le CA engendré par les différents secteurs, l’alimentaire avec, il est vrai près de 15 000 points de vente, arrive largement en tête avec 21,9 milliards d’euros devant l’équipement de la maison (6,9 milliards d’euros, mais en baisse sensible de 8,2 %), et en troisième lieu les commerces divers (6,2 milliards d’euros, en hausse de 2,8 % en dépit de la baisse du nombre de points de vente). On voit que, malgré l’essor du digital, la franchise conserve son attrait, quoique faisant preuve d’une progression désormais ralentie.Dans un contexte qui a radicalement changé depuis l’irruption d’Internet, la franchise, malgré les coûts élevés qu’elle engendre souvent pour les franchisés, est rassurante. C’était déjà le cas auparavant. Cela est sans doute encore plus vrai aujourd’hui.
L’enquête, menée chaque année par François Saint-Cast (Diagnostics et Systems), fait valoir également l’importance de l’emploi salarié dans l’écosystème de la franchise, avec plus de 1,5 million de personnes employées, dont 700 000 dans les points de vente franchisés et 800 000 dans les succursales.

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